ROSAS JUAN MANUEL DE (1793-1877)
Homme d'État argentin, né le 30 mars 1793 à Buenos Aires, mort le 14 mars 1877 à Burgess Farm, près de Southampton (Angleterre).
Juan Manuel de Rosas est issu d'une riche famille d'éleveurs argentins. Éduqué à Buenos Aires, il passe néanmoins la majeure partie de son enfance à la campagne. Il acquiert rapidement des terres au sud du río Salado, dans la province de Buenos Aires, et, ayant rassemblé des hommes autour de lui, part vivre comme gaucho. Après avoir épousé Encarnación Ezcurra y Arquibel en 1813, il commence à gérer l'usine de salaison de viande Los Cerrillos.
En 1820, le colonel Manuel Dorrego, gouverneur de Buenos Aires, nomme Rosas à la tête de la milice provinciale. Lorsque Dorrego est renversé en 1828, Rosas s'oppose au nouveau gouverneur, Juan Lavalle. Il convoque l'ancienne assemblée législative et se fait élire gouverneur le 5 décembre 1829 grâce au soutien des gauchos. Chef des fédéralistes, Rosas se heurte aux unitaires (centralistes) de Lavalle. Bien qu'il soit autorisé à rester au pouvoir après son premier mandat de trois ans, il décide de laisser la place à son successeur légal mais reprend ses fonctions de gouverneur en 1835. Il n'accepte de revenir à ce poste qu'à la seule condition de recevoir des pouvoirs dictatoriaux.
Rosas instaure ainsi pendant dix-sept ans une dictature qui se prétend fédéraliste, mais est, en réalité, dotée d'un régime centralisé et tyrannique. Ses espions et la Mazorca, police secrète, intimident l'opposition, si bien qu'en 1840 rares sont ceux qui osent faire face à Rosas. Celui-ci ordonne que son portrait soit placardé dans les lieux publics et les églises en signe de son pouvoir suprême. Une coalition conduite par Justo José de Urquiza, renverse Rosas à la bataille de Caseros le 3 février 1852. Il est contraint de fuir en Angleterre, où il passe les dernières années de sa vie à cultiver les terres de sa propriété de Burgess Farm. Inhumée à Southampton, sa dépouille, rapatriée en 1989, repose désormais dans le cimetière de la Recoleta de Buenos Aires.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Autres références
-
ARGENTINE
- Écrit par Jacques BRASSEUL , Encyclopædia Universalis , Romain GAIGNARD , Roland LABARRE , Luis MIOTTI , Carlos QUENAN , Jérémy RUBENSTEIN , Sébastien VELUT et David COPELLO
- 38 902 mots
- 18 médias
...porteños liés aux intérêts commerciaux et financiers britanniques, et que se développent les exploitations pastorales de l'hinterland de Buenos Aires. Rosas, en évitant – au moins au début – de s'aliéner la nouvelle bourgeoisie du port, va asseoir définitivement en une vingtaine d'années la puissance... -
MÁRMOL JOSÉ (1817-1871)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 241 mots
Pendant la dictature de Rosas, Mármol est, en Argentine, le porte-parole des opposants et des proscrits. En 1839, il est emprisonné à cause de ses opinions politiques, puis il doit quitter l'Argentine ; la plupart de ses œuvres datent de ces années d'exil pendant lesquelles il voyage à travers l'Amérique...