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VELASCO ALVARADO JUAN (1909-1977)

Juan Velasco Alvarado, vers 1968 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Juan Velasco Alvarado, vers 1968

Chef de l'État péruvien de 1968 à 1975, Juan Velasco Alvarado est né à Piura, dans une famille paysanne. Il mène une adolescence difficile entre Piura et Lima et aspire vite à la carrière militaire, qu'il conçoit comme un moyen de promotion sociale. Il entre comme simple soldat dans une armée dont il va gravir un à un tous les échelons. À vingt-quatre ans, il n'est encore que sous-lieutenant. À Pucallpa, Arequipa, Puno, Trujillo, il connaît la vie médiocre des garnisons perdues dans la jungle amazonienne, sur les hautes terres andines ou dans les oasis du désert côtier du Pérou. Il y gagne de connaître les problèmes du petit peuple péruvien et acquiert une solide méfiance à l'égard de l'oligarchie des beaux quartiers de la capitale. En 1950, il est directeur de l'École supérieure de guerre, où il forme de jeunes officiers qui lui restent fidèles jusqu'à ce qu'il prenne le pouvoir en 1968. Il est attaché militaire du Pérou en France en 1962, puis à Washington dans le cadre de la Junte interaméricaine de défense.

En 1967, il devient général d'une armée engagée depuis 1965 par le gouvernement civil de Belaunde Terry dans la répression de guérillas d'inspiration castriste installées en divers points d'un territoire national qui constitue un champ de manœuvre et d'inspiration politique exceptionnel. Cette guerre civile larvée, impopulaire parmi les officiers qui en sont chargés, leur rend plus insupportables l'impuissance et la corruption de l'oligarchie dirigeante. Juan Velasco, leur ancien instructeur et leur chef, prend la direction de leur impatience et conçoit le coup d'État militaire qui, le 3 octobre 1968, renverse le gouvernement civil, dissout le Parlement, nationalise les installations de l'International Petroleum Company.

Commence alors pour le Pérou une période politique fermement dirigée par Juan Velasco, chef d'état-major et chef de l'État. Appuyé sur une armée qui forme l'ossature du régime, il promulgue, en 1969, une réforme agraire radicale qui exproprie les grandes plantations oligarchiques ou internationales. En 1971, il liquide les derniers restes de guérillas et triomphe du blocus financier nord-américain en négociant auprès de la Banque internationale de développement un crédit de 165 millions de dollars qui relance la politique de développement agricole (irrigation du Majes) et minier (cuivre de Cerro Verde et de Cuajones). En 1973, il nationalise les mines de cuivre du plus ancien trust minier américain, la Cerro de Pasco Corporation, installée au Pérou depuis 1902. À l'extérieur, le gouvernement Velasco renoue ses rapports diplomatiques avec Cuba et la Chine populaire, en 1971 ; il adhère au groupe des pays non alignés en 1973. Avec le Chili et la Bolivie, le Pérou apparaît alors comme le chef de file d'un nationalisme de gauche andin.

Mais le blocus financier nord-américain se desserre peu et, à l'intérieur, l'ancienne opposition ne désarme pas. Obsédé par ce complot et mal préparé, par sa formation militaire et plébéienne, aux intrigues de l'oligarchie, Velasco se méfie des anciens partis politiques ; il nationalise certains de leurs journaux, expulse des personnalités d'opposition et semble s'isoler de plus en plus dans l'exercice ombrageux du pouvoir. En février 1975, une grève de policiers dans la capitale dégénère en une émeute, sévèrement réprimée. Pourtant, en août 1975, Juan Velasco prononce encore le discours d'ouverture de la Conférence des pays non alignés réunie à Lima. Mais, deux jours plus tard, il est destitué par ses pairs, ces anciens colonels qu'il a faits généraux après les avoir formés et amenés au pouvoir.

Longtemps porté par l'affection d'une partie du petit peuple qui l'avait surnommé « el Chino » (le Chinois), Velasco connut après 1974 une[...]

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, maître de conférences à la faculté des lettres de Tunis

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Média

Juan Velasco Alvarado, vers 1968 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Juan Velasco Alvarado, vers 1968

Autres références

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  • PÉROU

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