JUDAÏSME L'art juif
Le sanctuaire du désert
Après un séjour prolongé en Égypte – à la suite d'une famine –, les Hébreux regagnèrent leur liberté sous la conduite d'un chef charismatique, Moïse, pour retourner à la terre qui leur était promise, Canaan. Selon les repères chronologiques, la sortie d'Égypte eut lieu au milieu du règne de Ramsès II, vers les années 1260-1250. Le retour vers Canaan s'effectua en plusieurs étapes, s'étendant sur environ quarante ans. Au cours de la traversée du désert, lors d'une théophanie au mont Sinaï, Moïse reçut les Dix Commandements (le Décalogue), gravés sur deux tables de pierre. Cette révélation permit aux tribus nomades de se constituer en une société organisée, régie par des lois qui définissaient les actes de la vie quotidienne, ainsi que le culte et ses accessoires. Dans le désert fut également érigé le premier sanctuaire, une tente, nommée Tente de la Réunion, renfermant un Tabernacle dont le point sacré était l' Arche d'alliance contenant les Tables de la Loi. Décrite avec un grand luxe de détails dans la Bible (Exode, xxv-xxxvii), la Tente de Réunion était probablement semblable aux temples portatifs bien connus chez les tribus nomades, tant anciennes que modernes. Elle s'en distinguait toutefois sur un point essentiel : l'absence de toute image de la divinité en son sein. Innovation révolutionnaire et hautement symbolique, cette absence de toute forme prêtée au Dieu transcendant des Hébreux fut, et demeura, un trait fondamental de la production artistique suscitée par la nouvelle religion. À l'image absente de la divinité se substitua, d'une certaine façon, celle de l'Arche : celle-ci, accompagnée des représentations d'autres accessoires du culte, telle la menora, le candélabre à sept branches, devait occuper dans l'art juif de tous les temps une fonction quasi iconique.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Gabrielle SED-RAJNA : directeur de recherche honoraire au C.N.R.S.
Classification
Médias
Autres références
-
ADAM
- Écrit par André-Marie DUBARLE
- 1 758 mots
En hébreu, le nom commun adam, toujours employé au singulier, signifie « homme » en tant qu'espèce et non en tant qu'individu de sexe masculin. L'étymologie en est discutée. Le récit de la Genèse(ii, 7) l'a rapproché du mot adamah, « terre », mais c'est peut-être là...
-
AFRIQUE (Structure et milieu) - Géographie générale
- Écrit par Roland POURTIER
- 24 465 mots
- 27 médias
...influences moyen-orientales et méditerranéennes, l'Afrique du Nord et du Nord-Est a précocement adhéré à l'un ou l'autre des monothéismes nés au Moyen-Orient. Le judaïsme a longtemps été présent dans les villes du Maghreb, notamment au Maroc avec ses quartiers juifs, les mellâh. La plupart des juifs d'Afrique... -
ALEXANDRIE ÉCOLE PHILOSOPHIQUE D'
- Écrit par Jean PÉPIN
- 2 186 mots
Ces diverses tendances philosophiques, dont la cohérence originelle était, on le voit, passablement ébranlée, se trouvaient d'autant plus aptes à intéresser une partie importante de la population d'Alexandrie : la communauté juive. L'implantation juive en Égypte est attestée dès le ... -
ALLIANCE, histoire biblique
- Écrit par Jacques PONS
- 950 mots
- Afficher les 100 références