JUDAÏSME L'art juif
Le second Temple
L'essor du nouvel Empire perse mit fin à l'exil du peuple juif. En 538, Cyrus II, ayant conquis Babylone, autorisa les Juifs à rentrer en Judée et à reconstruire le Temple. Le compte rendu des travaux (Esdras, v-vi) ne donne aucune information concernant l'aspect du nouvel édifice. On suppose qu'il était beaucoup plus modeste que celui qu'il devait remplacer. L'inauguration du culte eut lieu en l'an 515, sous le règne de Darius.
Le véritable bouleversement dans la vie culturelle du Proche-Orient survint avec la conquête d'Alexandre le Grand, en 333 avant notre ère. En même temps que la domination politique, cette conquête introduisit la culture grecque dans le monde intellectuel jusqu'alors homogène de l'Orient. De l'interpénétration de deux sensibilités profondément distinctes émergea un courant artistique caractérisé par la modification des modèles grecs sous l'influence des traditions locales.
Malgré la lutte acharnée des Hasmonéens (166 à 63 avant notre ère) pour la défense de la culture traditionnelle, l'ère des grandes constructions, modelées sur celles des monarques hellénistiques du Proche-Orient, fut inaugurée dès leur règne. De leurs palais, à Jérusalem et aux alentours, peu de vestiges survivent. Cette période est aussi marquée par la création d'une symbolique composée de thèmes traditionnels – menora, gerbe de la fête des Tentes – décorant certains objets (lampes, monnaies...).
La résistance des Hasmonéens fut brisée par l'avancée de l'armée romaine en Orient, aboutissant à la prise de Jérusalem par Pompée en 65. La Judée devint une province de l'Empire, administrée par des gouverneurs nommés par Rome. La grande tension qui suivit fut apaisée lorsque l'Iduméen Hérode conquit Jérusalem et, grâce au soutien du sénat, inaugura effectivement l'exercice de sa fonction royale en 37. La paix, et la relative opulence qui marquèrent le début de son règne, permirent à Hérode de réaliser des constructions grandioses. Sa plus haute ambition était de rendre au Temple sa grandeur et son éclat, opération destinée à vaincre la réticence des Juifs à son égard.
Jusqu'à l'époque contemporaine, le second Temple n'était connu que par des sources écrites, principalement les descriptions qu'en donne Flavius Josèphe, l'historien juif, dans sa fresque historique Antiquités judaïques (xv, paragr. 380-402 et 410-425). Les fouilles, entreprises depuis les années 1950, en ont dégagé certaines parties. Elles ont surtout apporté la preuve de la fiabilité parfaite des informations fournies par Flavius Josèphe. Le sanctuaire s'élevait au milieu d'une vaste esplanade, au sommet d'une succession de terrasses étagées, entourées d'enceintes. La première enceinte, accessible à tous, était entourée d'un portique à colonnades de trois côtés, qu'interrompait du côté sud la « basilique royale ». Les fouilles ont dégagé une partie de cette basilique, avec les passages souterrains connus sous le nom de « Porte double » et « Porte triple » qui y donnaient accès. Le parvis était délimité par une barrière, sur laquelle étaient fixées à intervalles réguliers, des stèles inscrites en latin et en grec, interdisant aux étrangers d'aller plus loin. Deux de ces stèles ont été mises au jour, dont l'une portant une inscription presque intacte. Au-delà de la barrière était le parvis des Femmes, ouvert à toute Juive de Palestine ou de la Diaspora. Du côté occidental, quinze marches menaient au parvis des Israélites. Seuls les prêtres et les lévites pouvaient accéder au parvis où se trouvaient l'autel des sacrifices et sa rampe. Le Temple proprement dit se dressait à l'extrémité occidentale du parvis, dans son axe médian. Une ouverture haute de 50 coudées donnait[...]
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Écrit par
- Gabrielle SED-RAJNA : directeur de recherche honoraire au C.N.R.S.
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