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JUDAÏSME L'art juif

La synagogue : peintures murales et mosaïques

La destruction du Temple entraîna une transformation en profondeur des institutions du judaïsme. Le culte sacrificiel, limité au Temple et réservé aux seuls prêtres, fut remplacé par une liturgie composée de prières et de lectures, accessible à tous les fidèles. Les salles où se déroulaient ces cérémonies étaient conçues pour recevoir l'ensemble de la communauté. Alors que, selon la tradition, il ne devait y avoir qu'un seul Temple, le nombre des synagogues n'était pas confiné à un espace limité.

Dans la Diaspora, des synagogues existaient depuis le iiie siècle avant notre ère. Il semble que des salles de prière étaient en fonction en Palestine même, alors que le Temple existait encore. Le véritable essor de l'architecture des synagogues commence aux iiie-ive siècles de notre ère, en Galilée, qui devint le centre des instances religieuses reconstituées. Les vestiges de plus de cinquante synagogues identifiées en Galilée et sur les hauteurs du Golan témoignent de l'ampleur de la renaissance de la culture artistique de l'époque. (Pour l'architecture de ces édifices, cf. synagogue.) Cette renaissance concernait aussi la décoration des édifices, bien que dans ce domaine les informations soient incomplètes, car, à quelques rares exceptions près, les murs des bâtiments ne sont pas conservés. L'hypothèse de salles de prière décorées de peintures ne peut pas être rejetée. Les fragments de fresques provenant du quartier résidentiel de Jérusalem ou de Massada montrent que la pratique était répandue. Quelques allusions du Talmud de Jérusalem (‘Aboda Zara III, 1 et 3), autorisant peintures et mosaïques à des fins esthétiques, se référaient probablement à des réalisations concrètes. Une seule synagogue, à Doura-Europos, dont les murs sont conservés sur presque toute leur hauteur, a livré le plus grand ensemble de peintures murales de l'Antiquité.

Cette ville périphérique de l'Empire, située sur les bords de l'Euphrate, à vocation à la fois militaire et économique, fut fondée par Nicanor, général de Séleucos Ier. Passée sous domination parthe (en 113 avant notre ère), puis romaine (165), la ville succomba à l'attaque des Sassanides en 256, qui la détruisirent et déportèrent ses habitants. Lors des travaux de fortification entrepris pour se protéger de l'attaque des Sassanides, quelques édifices, situés près du rempart de la ville, furent entièrement remblayés de sable. Grâce à cette opération de défense, les murs de ces édifices furent en partie conservés, et parmi eux ceux d'une synagogue, découverte en 1932.

La première synagogue, installée à la fin du iie siècle, dans une demeure privée fut considérablement agrandie vers 244-245 de notre ère. Lors de ce remaniement, la décoration de la salle fut également modifiée. Des peintures de la première synagogue, seules celles qui décorent l'extrados du ciborium (baldaquin placé au-dessus de la niche de la Tora) furent conservées. Lors du remaniement, on ajouta autour de la salle trois registres de peintures illustrant un choix d'épisodes bibliques. Les peintures de Doura-Europos offrent les plus anciens exemples connus d'une traduction en images du texte biblique. De plus, la complexité des compositions suggère que les peintres travaillèrent à partir de modèles. La mise en images du texte sacré serait donc antérieure au milieu du iiie siècle. En outre, de nombreux éléments de ces peintures sont intimement liés à la littérature rabbinique, ce qui mène à la conclusion que les modèles provenaient également de milieux juifs. Des thèmes bibliques dans les monuments et manuscrits chrétiens n'étant attestés qu'à partir des ive-ve siècles, l'antériorité des illustrations juives de la Bible paraît incontestable. Plusieurs[...]

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Stèle de Mésha,&nbsp;<b>IX<sup>e</sup></b>&nbsp;s. av. J.-C. - crédits : Z. Radovan/ www.BibleLandPictures/ AKG images

Stèle de Mésha, IXe s. av. J.-C.

La prétendue pyramide de Zacharie, Jérusalem - crédits : mikhail/ Shutterstock

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