- 1. Premiers portraits de Jupiter et ses satellites
- 2. Une diversité inattendue des lunes galiléennes
- 3. Des mondes-océans ?
- 4. Jupiter, archétype des planètes géantes
- 5. Magnétosphère de Jupiter et son influence sur les satellites
- 6. Un vaisseau spatial résistant à l’environnement hostile de Jupiter
- 7. Instruments et déroulement de la mission
- 8. Bibliographie
JUICE, mission
Une diversité inattendue des lunes galiléennes
Io est la lune la plus proche de Jupiter et la seule à ne pas comporter de glace d’eau à sa surface. En raison de sa proximité avec la planète géante, le réchauffement par effet de marée (déformation interne du corps planétaire convertie sous forme de chaleur) est si intense qu’il entraîne une fusion des roches. Cela se traduit par des éruptions volcaniques géantes engendrant d'immenses coulées de lave et des éjections de particules dans le système de Jupiter dont les effets se font ressentir sur l’atmosphère de Jupiter mais aussi sur les surfaces des autres lunes.
La surface d’Europe est très peu cratérisée et ressemble à une immense banquise, qui a sans doute moins de 100 millions d’années, ce qui est très récent pour un objet du système solaire, lui conférant ainsi un statut quasi unique.
Ganymède, plus grosse lune du système solaire, possède également une croûte entièrement glacée, mais beaucoup plus vieille. Celle-ci présente une alternance de terrains sombres et fortement cratérisés, possiblement âgés de 4 milliards d’années, et d’autres plus clairs, probablement plus récents mais dont l’âge précis reste incertain (estimé entre 2 et 3,6 milliards d’années). Ganymède possède une atmosphère très fine (appelée exosphère), comme Europe et Callisto, et surtout un champ magnétique qui lui est propre, généré par effet dynamo et qui interagit avec la magnétosphère de Jupiter.
Callisto, la lune galiléenne la plus éloignée de Jupiter, possède la surface la plus cratérisée de tous les corps du système solaire et est à ce titre considérée comme un témoin de la formation du système de satellites.
Pourtant formée dans un environnement similaire, chacune de ces lunes constitue donc un monde à part. Comprendre les chemins évolutifs qui ont conduit à une telle diversité est un objectif majeur de l’exploration planétaire du système solaire.
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Écrit par
- François POULET : astronome à l'institut d'astrophysique spatiale, université Paris-Saclay
Classification
Médias