JUIFS RÉGION AUTONOME DES ou BIROBIDJAN
En créant, le 7 mai 1934, la région (oblast) autonome juive du Birobidjan, les autorités soviétiques étaient apparemment respectueuses du droit des nationalités à s'établir sur un territoire qui leur soit propre. Mais la région choisie faisait plutôt de cette concession une mesure d'exil.
Voisine de la province chinoise de Heilongjiang, dont elle est séparée, sur 450 kilomètres, par le fleuve Amour, la Région autonome des Juifs n'a rien de la Terre promise tant son climat, celui de l'Extrême-Orient sibérien, est rude. D'accès relativement facile, grâce au Transsibérien qui le dessert entre les stations de Koundour et de Khabarovsk, le territoire du Birobidjan se prête à la culture du blé, du maïs, du sorgho, voire du riz et des légumes dans la plaine de l'Amour. Ses principales industries extractives sont les minerais de fer, de cuivre et d'antimoine.
Pratiquement vide de peuplement au début du xxe siècle, le Birobidjan (36 000 km2) avait, en 1940, reçu 113 000 habitants ; sa population est estimée à 185 000 habitants en 2010. Comme il n'y a guère parmi eux plus que quelques milliers de Juifs, il est clair que la Région autonome des Juifs mérite mal son nom et ne se distingue guère, par le peuplement, des autres zones d'aménagement pionnier de l'Extrême-Orient russe.
Les entreprises industrielles de la Région autonome produisent essentiellement des articles textiles, du papier, des matériels électriques et des machines agricoles. La capitale, Birobidjan, créée en 1928, a vu sa population passer de 30 000 habitants en 1939 à 81 000 en 2000 (estimation).
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Pierre CARRIÈRE : agrégé de géographie, docteur d'État ès lettres
Classification