DASSIN JULES (1911-2008)
Né le 18 décembre 1911 à Middletown, dans le Connecticut, Julius Dassin grandit à New York. Après avoir étudié l'art dramatique en Europe, il entre, en 1934, dans la troupe de théâtre yiddish de l'Arbeter Teater Farband. Toutefois, après avoir pris conscience qu'il n'est pas vraiment un acteur, il s'oriente vers la mise en scène. En 1940, il est engagé comme stagiaire par R.K.O. et devient l'un des assistants d'Alfred Hitchcock et de Garson Kanin. Passé chez M.G.M., il réalise un court-métrage, The Tell-Tale Heart (Le Cœur révélateur, 1941), d'après Edgar Allan Poe. On lui confie aussitôt après des longs-métrages, quoique à petit budget. Il enchaîne ainsi des films de propagande, Nazi Agent (1941) et Reunion in France (Quelque part en France, 1942), des comédies, The Affairs of Martha (1942), Young Ideas (1943) et Two Smart People (1946), un drame romanesque, A Letter for Evie (1945). Mais de cet ensemble de films se détache The Canterville Ghost (Le Fantôme de Canterville, 1944).
Engagé par la Warner, Jules Dassin tourne Brute Force (Les Démons de la liberté, 1947), qui dénonce les mauvais traitements dont sont victimes les prisonniers dans les pénitenciers. Le studio ayant coupé des passages du film, jugé trop violents, il passe chez Universal pour y diriger The Naked City (La Cité sans voile, 1948), un « policier » semi-documentaire tourné en grande partie en extérieurs à New York, puis chez R.K.O. où il réalise Thieves Highway (Les Bas-fonds de Frisco, 1949), un autre « policier » de la même veine, cette fois sur le racket des transporteurs routiers de fruits et légumes. Enfin, à la Fox, il signe Night and the City (Les Forbans de la nuit, 1950), un « film noir », tourné à Londres, centré sur les efforts d'un petit escroc pour « devenir quelqu'un ». Magistralement interprétée par Richard Widmark, cette œuvre marque le sommet de la carrière du réalisateur.
Dès 1949, Jules Dassin avait été « dénoncé » comme communiste à la Commission des activités anti-américaines : inscrit dans les années 1930 au Parti communiste, il l'avait quitté après la signature du pacte de non-agression germano-soviétique. Grâce au soutien de Darryl F. Zanuck, il peut mener à bien Night and the City, mais, pour avoir refusé de déposer devant la Commission, il est inscrit sur la liste noire. En 1953, il s'installe en France où il parvient à tourner, en 1954, Du rififi chez les hommes, dans lequel il tient un des rôles principaux sous le pseudonyme de Perlo Vita. Ce « film noir », fameux pour une longue scène de cambriolage sans le moindre dialogue, lui vaut le prix du meilleur réalisateur au festival de Cannes. C'est là qu'il fait la connaissance de Melina Mercouri, qu'il épousera en 1966, et qui sera dès lors l'interprète de tous ses films, à l'exception de Up Tight.
Après avoir tourné, en Grèce, avec l'aide du père, parlementaire, de Melina Mercouri, Celui qui doit mourir (1957), d'après Le Christ recrucifié de Nikos Kazantzakis et, en Italie, La Legge (La Loi, 1959), d'après Roger Vailland, Jules Dassin écrit, interprète et réalise Pote tin Kyriak (Never on Sunday[Jamais le dimanche], 1960), histoire d'un Américain (Jules Dassin lui-même), qui tente de sensibiliser à la culture grecque une prostituée du Pirée. Le film, qui constitue le plus grand succès de toute la carrière du cinéaste, remporte l'oscar pour la meilleure musique, vaut à Melina Mercouri le prix d'interprétation féminine au festival de Cannes et à son auteur d'être nommé pour les oscars pour le meilleur réalisateur et pour le meilleur scénario.
Aucun des films que signe ensuite Jules Dassin, pour la plupart liés à la Grèce, à son histoire et à sa culture, ne rencontre, à l'exception du deuxième, un grand succès public, ni ne soulève l'intérêt[...]
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Écrit par
- Alain GAREL : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma
Classification
Autres références
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MERCOURI MELINA (1925-1994)
- Écrit par Christophe CHICLET
- 863 mots
Maria Amalia Mercouris est née à Athènes, officiellement le 18 octobre 1925. D'un côté, elle incarna la femme grecque. De l'autre, elle devint le symbole de la Grèce, de l'hellénisme sous ses multiples facettes.
Entre son hérédité et son amour du théâtre, Melina Mercouri sut finalement...