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DÉJERINE JULES-JOSEPH (1849-1917)

Neurologue français dont le nom restera attaché aux plus brillantes découvertes de l'école anatomo-clinique. Né près de Genève à Plainpalais, Déjerine étudie au collège Calvin puis à l'Académie de Genève et vient à Paris en 1871 poursuivre ses études médicales. Externe à la Pitié dans le service de Vulpian, auquel il restera profondément attaché, interne en 1874, docteur en médecine (1879) avec une thèse sur les lésions du système nerveux dans les paralysies ascendantes, il est nommé, la même année, chef de clinique à l'hôpital de la Charité (à l'emplacement duquel s'élève aujourd'hui la nouvelle Faculté de médecine de Paris). Médecin des hôpitaux en 1882, agrégé en 1888, il épouse cette même année Mlle A. Klumpke, la première femme interne des hôpitaux en France et, comme lui, élève de Vulpian : elle sera sa collaboratrice et le coauteur de nombreux travaux. De 1887 à 1894, il est médecin à l'hôpital de Bicêtre et donne un enseignement sur les maladies du système nerveux ; il continuera ses cours à ses élèves français et étrangers lorsque, de 1894 à 1911, il dirige le Service des maladies nerveuses de la Salpêtrière et, de 1911 à sa mort, il occupe, dans le même hôpital, le service de Charcot. En 1901, il est professeur d'histoire de la médecine à la Faculté de Paris ; en 1907, il quitte cette chaire pour celle de pathologie interne et, en 1910, l'échange contre celle de clinique des maladies du système nerveux.

Son œuvre, considérable, comporte plusieurs ouvrages : L'Hérédité dans les maladies du système nerveux (1886), Sémiologie des maladies du système nerveux, Traité d'anatomie du système nerveux (1895), Maladies de la moelle épinière (1902), Manifestations fonctionnelles des psychonévroses (1911). Ses articles, près de trois cents, ont éclairé d'importants domaines de l'anatomie et de la pathologie organique du système nerveux : celui des maladies fonctionnelles (« Traitement des psychonévroses à l'hôpital », Bulletin médical, 1904 ; « Les Faux Gastropathes », Presse médicale, 1906 ; « La Compréhension de la neurasthénie », Presse médicale, 1913) ; celui des maladies organiques et de l'anatomie du système nerveux : troubles du langage (« De l'aphasie et de ses différentes formes », « Troubles de l'écriture chez les aphasiques », « Sur un cas de cécité verbale »), dégénérescences cérébrales et encéphaliques (« Contribution à l'étude de la physiologie de l'incoordination », « Le Syndrome thalamique »). On doit à Déjerine la connaissance exacte de l'origine corticale et du trajet intracérébral des fibres du pied du pédoncule cérébral (1893) et l'étude anatomo- et physio-pathologique de la couche optique (syndrome de Déjerine). Non moins importants sont ses travaux sur le tabès (« De la variabilité des névrites cutanées des tabétiques », 1883 ; « De l'atrophie musculaire des tabétiques », 1888), sur la sclérose en plaques, sur les myélites et la syringomyélie, sur les racines rachidiennes. Il a décrit le syndrome sensitif cortical (1911) ; le type facio-scapulo-huméral des myopathies porte son nom et celui de l'un de ses élèves (syndrome de Déjerine-Landouzy) ; il a mis en évidence, avec Sottas, la névrite interstitielle hypertrophique de l'enfance ; avec André-Thomas (1900), l'atrophie olivoponto-cérébelleuse ; et, avec Gustave Roussy (1906), il a précisé les fonctions du thalamus.

— Jacqueline BROSSOLLET

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    On a coutume de situer l'œuvre de Jules Déjerine (1849-1917) dans la neurologie du xxe siècle probablement parce qu'il fut élève de Vulpian et succéda à Fulgence Raymond dans la chaire de la Salpêtrière en 1910. Grâce à cette œuvre, inséparable de celle de Mme Déjerine-Klumpke, l'anatomie...