MARCOU JULES (1824-1898)
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Les derniers feux
La reconnaissance ne viendra pas de France : déjà membre de l’American Academy of Arts and Sciences depuis 1861, il est nommé, en 1875, correspondant de la Geological Society of London, puis membre étranger en 1879.
En 1875, il fait sa dernière expédition dans l’Ouest américain en tant que géologue, sous la direction du lieutenant G. M. Wheeler et publie ses résultats dans les Geographical Surveys West of the 100th Meridian. De 1878 à1881, il est à nouveau à Salins, où il se plaint beaucoup de sa mauvaise santé. En juillet 1881, il retourne à Cambridge et n’en bouge plus beaucoup, se consacrant à quelques écrits et, surtout, à une biographie de Louis Agassiz, Life, Letters and Works of Louis Agassiz (1896). Il y meurt le 17 avril 1898.
Esprit indépendant, républicain, ayant « horreurdes mensonges et de la vie factice du monde », Jules Marcou a un parcours atypique. Libéré des contraintes financières et affranchi des institutions, il a sillonné le monde en géologue de terrain, observateur et rigoureux, explorateur acharné en dépit d’une santé fragile. « Travailler au progrès d’une science est le bonheur parfait sur cette Terre », écrivait-il. Son esprit de synthèse exceptionnel et ses collaborations le conduisirent à réaliser de nombreuses cartes qui fondent sa célébrité.
Pourquoi un savant dont les travaux, de portée mondiale, ont été reconnus comme tels a-t-il été ainsi oublié par la suite ? On peut penser que son art de la critique y a contribué. Meurtris, beaucoup ont préféré effacer Marcou. C’est d’ailleurs son aspect polémique que retiennent, après son décès, ses biographes, excepté Alpheus Hyatt, de l’American Academy of Arts and Sciences, qui en fera un portrait plus complet et semble-t-il plus objectif. Le bicentenaire de sa naissance a été l’occasion de redécouvrir l’importance du rôle de ce géologue au tempérament décidément bien trempé.
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Écrit par
- Françoise DREYER : agrégée de l'université, historienne des sciences, chercheuse associée au Centre François Viète, université de Nantes
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Médias