MOORE JULIANNE (1960- )
L’actrice américaine Julianne Moore a interprété avec exigence et empathie des personnages de femmes en conflit avec leur milieu, dans des films qui tiennent souvent de l’étude sociale.
Julie Anne Smith naît le 3 décembre 1960 à Fort Bragg (Caroline du Nord). Elle est l’aînée de trois enfants. Son père est un juge militaire américain, tandis que sa mère, d’origine écossaise, d’abord femme au foyer, se spécialisera plus tard en psychiatrie. Peu après avoir obtenu un diplôme d’art dramatique à l’université de Boston (1983), elle s’installe à New York et adopte le pseudonyme de Julianne Moore. Elle se produit dans plusieurs pièces de théâtre et émissions de télévision, avant de jouer pendant trois ans, à partir de 1985, dans le feuilleton As the World Turns, où son portrait d’une psychologue, puis de la demi-sœur de celle-ci, lui vaut en 1988 un Daytime Emmy Award (récompense décernée par l’Académie nationale des arts et sciences de la télévision à un programme de télévision diffusé en journée). Elle se produit également dans la pièce de Caryl Churchill Serious Money, au New York Shakespeare Festival Public Theater (1987), et incarne Ophélie dans une mise en scène de Hamlet (1988) au Guthrie Theater de Minneapolis (Minnesota). Elle revient en 1990 sur les planches du Public Theater pour deux pièces en un acte de Caryl Churchill, représentées sous le titre de Ice Cream with Hot Fudge.
Le goût du risque
Un second rôle dans le thriller La Main sur le berceau (1992), de Curtis Hanson, attire l’attention sur elle. Son interprétation audacieuse d’un personnage d’artiste dans le film choral de Robert AltmanShort Cuts (1993), inspiré des nouvelles de Raymond Carver, est particulièrement remarquée. Altman l’a engagée après l’avoir vue dans une mise en scène d’Oncle Vania d’Anton Tchekhov, réalisée à New York et qui restera longtemps à l’affiche. Ce spectacle inspirera à Louis Malle son dernier film, Vanya, 42e rue (1994). Julianne Moore décroche finalement un premier rôle dans Safe (1995) de Todd Haynes, où elle incarne une femme qui, obsédée par les produits chimiques et synthétiques, va développer une énigmatique maladie.
Malgré des apparitions dans des superproductions telles que Le Fugitif d’Andrew Davis (1993), elle trouve son premier rôle « grand public » dans Le Monde perdu : Jurassic Park (1997), de Steven Spielberg. Elle revient au cinéma indépendant avec le drame familial Back Home (1997) du réalisateur Bart Freundlich, qui deviendra son mari en 2003. Néanmoins, c’est pour son interprétation, tout en nuances et pleine de sympathie envers son personnage d’Amber Waves, une actrice de porno, dans le film de Paul Thomas AndersonBoogieNights (1997), que Julianne Moore est nominée aux oscars (meilleure actrice dans un second rôle). Elle interprète ensuite avec humour et brio le rôle de Maude, une artiste féministe d’avant-garde dans The BigLebowski (1998), des frères Joel et Ethan Coen.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Richard PALLARDY : auteur
Classification
Média
Autres références
-
HAYNES TODD (1961- )
- Écrit par Raphaël BASSAN
- 1 385 mots
- 1 média
...jeune veuve issue de la bourgeoisie devient amoureuse de son jardinier. Todd Haynes amplifie cette apparente mésalliance. Cette fois, le mari de Cathy (Julianne Moore, actrice fétiche de Haynes avec Cate Blanchett) est homosexuel et le jardinier est un Noir. L’auteur transforme son film en véritable étouffoir,... -
MAY DECEMBER (T. Haynes)
- Écrit par Michel CIEUTAT
- 982 mots
...transformée en paria. La narration suit au plus près le fil de son enquête, qui la conduit à rencontrer le premier mari de Mary Kay Letourneau, renommée ici Gracie Atherton-Yoo (Julianne Moore) ; son second époux, rebaptisé Joe (Charles Melton) ; le policier qui procéda à l’arrestation de Gracie ; son avocat ;...