MOORE JULIANNE (1960- )

Sur les traces de Virginia Woolf

Dans l’adaptation du roman de Graham Greene La Fin d’une liaison (1999) par Neil Jordan, comme dans Magnolia (1999) de Paul Thomas Anderson, les personnages interprétés par Julianne Moore font face aux conséquences de l’adultère. Le premier film lui vaut une nomination aux oscars (meilleure actrice). En 2001, elle reprend dans Hannibal, qui fait suite au Silence des agneaux (1991), le rôle de l’agent du F.B.I. Clarice Starling, créé par Jodie Foster. Ses portraits de femmes étouffées par les mœurs répressives de la société américaine des années 1950 dans Loin du paradis (2002) de Todd Haynes – variation sur Tout ce que le ciel permet, de Douglas Sirk – et dans The Hours (2002) de Stephen Daldry, construit autour du roman de Virginia Woolf, Mrs Dalloway, sont récompensés par de nouvelles nominations aux oscars. Elle obtient également l’ours d’argent de la meilleure actrice à la Berlinale 2003 pour son interprétation dans Loin du paradis et, ex aequo avec ses partenaires Nicole Kidman et Meryl Streep, la coupe Volpi de la meilleure actrice au festival de Venise 2002 pour celle de The Hours. Après plusieurs comédies familiales accueillies avec tiédeur, l’actrice joue dans une dystopie d’Alfonso Cuarón saluée par la critique, Les Fils de l’homme (2006). En 2007, elle retrouve Todd Haynes pour I’m not There, qui explore les multiples facettes du mythe Bob Dylan. Ses compositions suivantes sont davantage en demi-teinte : une femme amoureuse de son meilleur ami (Colin Firth), un homosexuel, dans le premier film du créateur de mode Tom Ford, A Single Man (2009) ; ou encore une femme qui trompe sa partenaire dans Tout va bien !The Kids are all Right (2010).

En 2012, son interprétation de Sarah Palin, la candidate républicaine à la vice-présidence des États-Unis en 2008, dans le film de la H.B.O. Game Change, vaut à Julianne Moore de remporter un Emmy Award avant de jouer dans WhatMaisieKnew, une adaptation du roman de Henry James transposé dans le monde moderne. Si les films suivants déçoivent, elle participe à l’adaptation sous forme de long-métrage d’un roman pour jeunes adultes de Suzanne CollinsHungerGames : La Révolte (2014). Elle renoue avec les grands rôles de sa carrière dans Still Alice (2014), de Richard Glatzer et Wash Westmoreland, qui raconte la lutte d’un professeur de linguistique chez qui on a diagnostiqué un début de maladie d’Alzheimer, composition qui lui rapportera l’oscar de la meilleure actrice, et dans Maps to the Stars (prix d’interprétation féminine au festival de Cannes 2014), de David Cronenberg, portrait au vitriol d’une actrice névrosée dans un Hollywood déliquescent. Julianne Moore a également écrit, en collaboration avec Leuyen Pham, un livre pour enfants, FrecklefaceStrawberry (2007), histoire d’une petite fille dont les cheveux roux et les taches de rousseur suscitent l’hostilité de ses camarades. Elle a donné deux suites à cet ouvrage qui, en 2010, a été adapté sous la forme d’une comédie musicale.