BENDA JULIEN (1867-1956)
Un homme
Formé aux mathématiques (il prépara Polytechnique, et fit même à l'École centrale un stage malheureux), puis aux disciplines historiques dans la Sorbonne de Seignobos et de Langlois, cet homme à fiches, à idées fixes, était aussi un individu séduisant, plus complexe, beaucoup plus, qu'on ne le juge sur sa légende. Rationaliste, assurément : mais religieux, comment donc ! Religion de la justice, religion de la science, religion de la vérité, et même, plus surprenante en lui, cette religion de Lamartine que jamais il ne renia, c'est beaucoup de religions pour un rationaliste qu'on se plaît à peindre sec, hargneux, rageur, haineux. Heureux, plutôt, et sociable, voire mondain quelque temps, ce rationaliste n'aimait rien mieux que la musique, et de rêvasser, sinon dormir. Mais alors que son siècle essayait de forcer les songes avec toutes sortes de fausses clefs, Benda, qui aimait le sommeil, demandait à la raison (plutôt qu'aux rêves) le plus profond de soi. Comme ceux qui dorment bien, il posait sur le monde un regard nettoyé des fantômes nocturnes, et qui refuse toute vision tragique du monde, ou pathétique de soi-même.
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Écrit par
- ETIEMBLE : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur honoraire à l'université de Paris-IV
Classification
Autres références
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REFUS ET VIOLENCES (J. Verdès-Leroux) - Fiche de lecture
- Écrit par Jacques LECARME
- 1 646 mots
Il faut d'abord saluer le travail énorme, méthodique et maîtrisé de Jeannine Verdès-Leroux, qui entreprend, avec Refus et violences (Gallimard), de brosser le tableau d'une génération d'écrivains d'extrême droite. Personne, avant elle, n'avait inventorié cette masse de...