JULIENNE DE NORWICH (1342-apr. 1416)
Ermite et auteur mystique. Anglaise née à Norwich, où elle passe sa vie comme recluse, Julienne a une série de visions au cours d'une maladie grave (1373). Elle en rédige deux récits (l'un court et l'autre long, celui-ci vingt ou trente ans après le premier). Ces récits traitent des mystères les plus profonds de la foi chrétienne (prédestination, connaissance de Dieu, problème du mal). La principale de ces quinze Révélations porte sur l'amour divin, qui est compatible avec la crainte, mais une crainte filiale, agréable à Dieu. L'enseignement de Julienne est fait de confiance : « Chercher est aussi bon que contempler. » Dieu soutient ses élus, même quand ils ont péché. À la limite, Julienne voit une grande réparation finale, où l'univers, réconcilié avec Dieu, serait « tout bien ».
Ces Révélations (Revelations of Divine Love) portent la marque des inquiétudes d'une âme religieuse devant les divisions que connaît alors l'Église d'Angleterre.
Julienne de Norwich a exercé, de son vivant, un rôle considérable, assez comparable à celui de Catherine de Sienne ou de Brigitte de Suède ; Norwich fut un centre de pèlerinage très actif (Margery Kempe s'y rendit). Les Révélations de Julienne circulèrent en manuscrit, mais ne furent publiées qu'en 1670, par dom Serenus Cressy, à partir des matériaux réunis par Augustine David Baker (1575-1641) ; le père Tyrrell en donna une édition, à Londres, en 1902.
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Écrit par
- Jean-Robert ARMOGATHE : directeur d'études à l'École pratique des hautes études, sciences religieuses
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