GRÉCO JULIETTE (1927-2020)
« Déshabillez-moi »
À la fin de l'année 1950 débute la carrière internationale de Juliette Gréco. Elle chante deux mois au Brésil avant d'intégrer le spectacle April in Paris, qui est présenté à l'hôtel Waldorf-Astoria de New York.
Jean-Pierre Melville lui propose à la fin de 1952 un rôle dans Quand tu liras cette lettre (qui sortira en 1954). Sur le tournage du film, elle rencontre Philippe Lemaire, qu'elle épouse le 25 juin 1953. De leur union naît le 24 mars 1954 Laurence-Marie, mais le couple se sépare peu de temps après. En cette même année 1954, Juliette Gréco chante à l'Olympia Jacques Brel, dont elle est la première interprète [« Le Diable (Ça va) »], Georges Brassens (« Chanson pour l'Auvergnat »), Charles Trenet (« Coin de rue »), Léo Ferré (« La Rue », « Dieu est nègre »).
Gréco enchaîne les films : Elena et les hommes, de Jean Renoir (1955, avec Ingrid Bergman et Jean Marais), La Châtelaine du Liban, de Richard Pottier (1956, où elle est au côté d'Omar Sharif), L'Homme et l'enfant, de Raoul André (1956, avec Eddie Constantine). New York la réclame, et c'est en star qu'elle y arrive, accompagnée par Miles Davis.
Le producteur Darryl F. Zanuck, voyant sa photo dans Time Magazine, lui offre un rôle dans The Sun AlsoRises (Le soleil se lève aussi, 1956) de Henry King, dont les vedettes ne sont rien moins que Tyrone Power, Ava Gardner et Errol Flynn. L'idylle qui se noue entre Gréco et Zanuck défraie la chronique car le producteur est marié. La jeune actrice devient, pour l'Amérique puritaine, une briseuse de ménage. Elle continue cependant d'enchaîner les films à Hollywood – Bonjour tristesse, d'Otto Preminger, où elle joue son propre rôle de chanteuse dans un night-club (1957), The NakedEarth (La Rivière des alligators, 1958), de Vincent Sherman, The Roots of Heaven (Les Racines du ciel, 1958), de John Huston –, sans trouver au cinéma le succès qu'elle espérait. Elle revient à la chanson. Serge Gainsbourg écrit pour elle « La Javanaise », Guy Béart lui offre « Il n'y a plus d'après » et Léo Ferré lui donne une chanson écrite pour un homme : « Jolie Môme ». Elle s'essaye de nouveau au cinéma avec Crack in the Mirror (Drame dans un miroir, 1960) et The BigGamble (Le Grand Risque, 1961), de Richard Fleischer, Maléfices (1963), d'Henri Decoin, Strip-tease (1963), de Jacques Poitrenaud.
En 1965, Juliette Gréco tient le rôle-titre dans Belphégor, un feuilleton de Claude Barma, et « terrifie » les téléspectateurs français en se promenant masquée dans les couloirs du Louvre. En 1966, après avoir été la première chanteuse française à se produire sur une scène allemande, à Berlin – dans la salle de la Philharmonie – depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle partage l'affiche du TNP avec Georges Brassens. Elle épouse Michel Piccoli le 12 décembre de cette même année.
Elle provoque le scandale avec « Déshabillez-moi », en 1967. Chacun de ses passages télévisés est dès lors marqué d'un « carré blanc ». Cela n'empêche pas Jean Mercure de lui confier le soin d'inaugurer la formule du 18 h 30 au Théâtre de la Ville. Accompagnée par Gérard Jouannest, avec qui elle vivra après avoir quitté Michel Piccoli, en 1977, elle présente à travers le monde son tour de chant, orchestré par François Robert.
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Écrit par
- Alain POULANGES : auteur
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Média
Autres références
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ARRANGEURS DE LA CHANSON FRANÇAISE
- Écrit par Serge ELHAÏK
- 7 929 mots
- 3 médias
...musicale. André Popp (1924-2014), auteur de la musique de ce succès mondial Love is Blue, est quant à lui l’arrangeur de nombreuses chansons pour Juliette Gréco (Il n’y a plus d’après) et Marie Laforêt (Manchester et Liverpool et Mon amour, mon ami dont il compose les musiques) ainsi que le...