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PATZAK JULIUS (1898-1974)

Le ténor autrichien Julius Patzak n'avait pas vraiment une « belle » voix : la projection en était courte et le timbre un peu nasal. Mais il transcendait ces défauts par la sensibilité et l'intelligence. Avec lui, c'était l'âme même qui se faisait entendre. Il voulait être chef d'orchestre, tout en ayant appris le chant en autodidacte. En l'entendant, le directeur de l'Opéra de Reichenberg l'engagea. Chanteur malgré lui, il y débuta en Radamès (Aïda de Verdi), avant de gagner Brünn (aujourd'hui Brno, en République tchèque), puis, en 1928, la Staatsoper de Munich, où il resta dix-sept ans, occupant presque tous les emplois de ténor lyrique. En 1945, il devint l'une des vedettes de l'Opéra de Vienne et l'hôte régulier du festival de Salzbourg où, outre sa présence dans des opéras de Mozart, il participa à plusieurs créations. Des soixante-dix rôles qu'il interpréta, l'enregistrement a pérennisé son Florestan (Fidelio de Beethoven), son Hérode (Salomé de Richard Strauss) et son Palestrina de Pfitzner. Il fut par ailleurs un mémorable Évangéliste des Passions de Bach. Son Chant de la terre, au côté de Kathleen Ferrier, reste une des légendes du disque. Admirable interprète de lieder, il laisse des Schubert bouleversants. Enfin, il se fit le chantre de sa Vienne natale à travers les opérettes de Johann Strauss ou les chansons populaires. Musicien généreux et fraternel, il s'imposait partout par son engagement et son imagination vocale.

Né à Vienne, le 9 avril 1898, Julius Patzak est mort à Rottach-Egern, en Bavière, le 26 janvier 1974.

— Philippe DULAC

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Écrit par

  • : agrégé de lettres modernes, ancien élève de l'École normale supérieure

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