Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

WELLS JUNIOR (1934-1998)

Amos Blackmore Wells naît à Memphis, dans le Tennessee, le 9 décembre 1934. À peine âgé de dix ans, Junior Wells joue de l'harmonica dans les rues de sa ville natale, à l'instar de son idole, John Lee « Sonny Boy » Williamson, qu'il rencontre lorsqu'il s'installe à Chicago en 1946. Avec Little Walter et Big Walter Horton, Junior Wells est un des harmonicistes les plus doués et les plus actifs du Chicago blues électrique naissant. Il forme un combo avec les frères Louis et Dave Myers et le grand batteur Fred Below ; en 1953, il enregistre avec ce petit orchestre – auquel se joignent les guitares de Muddy Waters et d'Elmore James – certaines des séances les plus brillantes du Chicago blues de cette époque (qui figurent sur l'album Blues Hit Big Town, Delmark).

Chanteur expressif, parfois maniéré mais au swing constant, Junior Wells reste à l'affût des goûts de son public du ghetto. Il se tourne ainsi vers des formes plus modernes de blues avec l'orchestre du guitariste Earl Hooker ; il embrassera également avec bonheur un style de soul-funk à la James Brown (You're Tuff Enough, Blue Rock, 1968). Mais c'est avec le superbe album Hoodoo Man Blues (Delmark), enregistré en 1965 en compagnie de Buddy Guy dans un style plus traditionnel, qu'il se révèle auprès du public blanc, américain et européen. Junior Wells s'associe alors à Buddy Guy pour des tournées internationales dans lesquelles son dynamisme, sa gouaille et son talent de vrai bluesman l'imposent comme un artiste majeur. Les deux amis ouvrent même en 1970 une des tournées les plus mémorables des Rolling Stones et enregistrent avec Eric ClaptonBuddy Guy and Junior Wells Sing the Blues (Atlantic, 1972). Parmi les autres albums remarquables gravés avec Buddy Guy figurent It's my Life, Baby ! (Vanguard, 1966), Coming at You (Vanguard, 1968) et SouthSide Blues Jam (Delmark, 1970).

Après un passage à vide dans les années 1970 et 1980, la carrière de Wells est relancée en 1990 avec l'album Harp Attack ! (Alligator). L'homme apparaît alors comme une légende vivante, un des derniers survivants des créateurs du Chicago blues orchestral et électrique. Accompagné d'un groupe de jeunes musiciens, il savoure visiblement son statut sur les scènes du monde entier, réussissant toujours à délivrer des moments d'intense émotion. Il meurt le 15 janvier 1998 à Chicago.

— Gérard HERZHAFT

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification