JUSTE DE GAND (1435 env.-apr. 1475)
Le peintre flamand qui travaille en Italie, à Urbin, entre 1473 et 1475, sous le nom de Giusto da Guanto, est généralement identifié avec le peintre Joos van Wassenhove, connu seulement par des archives.
On possède fort peu de documents sur la vie de Juste de Gand. Il serait né à Gand. Reçu maître à la Guilde d'Anvers en 1460, il fait partie de la corporation des peintres de Gand en 1464. Il y introduira son compagnon, Hugo van der Goes, en 1467, et c'est à lui qu'il devra une avance pécuniaire qui lui permettra de partir pour Rome, voyage dont on suppose qu'il a eu lieu entre 1467, date à laquelle l'artiste peint quarante écussons aux armes pontificales pour le chœur de la collégiale Saint-Jean (actuellement Saint-Bavon), et 1475, où l'on perd trace de son existence.
Quelques œuvres prestigieuses ont été attribuées à Juste de Gand. Le Triptyque du Calvaire (cathédrale Saint-Bavon, Gand), env. 1465, se caractérise par une modulation de paysages traités en tons dégradés, et dans lesquels s'inscrivent des groupes de personnages aux formes élégamment stylisées. Les profils asymétriques, le coloris travaillé et l'utilisation de hachures pour les ombres se retrouvent dans son grand retable italien, La Communion des Apôtres, peint pour la Confrérie du Corpus Christi, à Urbin, dont le paiement est attesté entre avril 1473 et octobre 1474. La composition, toutefois, semble là s'inspirer d'une œuvre de Fra Angelico à Rome.
À Urbin, il aurait exécuté la série des vingt-huit Portraits d'hommes célèbres, encastrés au-dessus du lambris de marqueterie du fameux studiolo du duc Frédéric de Montefeltre (actuellement conservés au Louvre et au palais ducal d'Urbin). De même que le Portrait du duc et de son fils Guidobaldo, qu'ils encadraient, ces panneaux sont l'objet d'une polémique d'attribution, leur facture inégale faisant envisager l'intervention de plusieurs collaborateurs, l'hypothèse la plus vraisemblable étant en faveur du Castillan Pedro Berruguete. C'est encore pour le duc d'Urbin, qui l'avait fait venir de Flandre parce qu'il ne trouvait pas en Italie de maître à son goût sachant peindre des tableaux à l'huile, selon le chroniqueur ducal Vespasiano da Bisticci, que Juste de Gand peignit les deux panneaux subsistants (National Gallery, Londres) des Sept Allégories des arts libéraux, où l'influence italienne, celle de Melozzo da Forli en particulier, n'étouffe pas le caractère nordique, tout comme dans l'Adoration des Mages (Metropolitan Museum, New York).
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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VAN DER GOES HUGO (1440 env.-1482 ou 1483)
- Écrit par Dominique VANWIJNSBERGHE
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...Probablement né à Gand vers 1440, il acquiert la franchise du métier des peintres en 1467. Le lieu de sa formation reste un sujet largement controversé. Il pourrait avoir suivi son apprentissage chez le peintre Joos Van Wassenhove (Juste de Gand), qui intervient comme garant lors de son inscription à la...