JUSTE DE TIBÉRIADE (fin Ier-déb. IIe s.)
Historien juif que nous ne connaissons que par un écrit rédigé expressément contre lui : l'Autobiographie (Vita) de son rival Flavius Josèphe. Juste, fils de Pistus, fut l'un des chefs du soulèvement galiléen contre les Romains durant la guerre juive de 66-70 : « Il brûlait de voir une révolution, car il se flattait qu'un changement de régime lui fournirait l'occasion d'acquérir le pouvoir », explique son adversaire Josèphe (Vita, ix, 36), chargé de pacifier la Galilée. Pris par les Romains et condamné à mort par Vespasien, son sort est remis entre les mains d'Agrippa ; c'est grâce à l'intervention de la princesse Bérénice qu'il aura la vie sauve et sera finalement relâché. Il vivait encore au début du iie siècle puisque l'histoire qu'il a écrite va jusqu'à la mort d'Agrippa II, située par lui au cours de la troisième année du règne de Trajan (100). Juste a, en effet, écrit une histoire de la guerre juive, ainsi qu'une chronique des rois juifs, de Moïse à Agrippa II : « Il n'était pas sans culture grecque, ce qui lui donna l'audace d'écrire l'histoire de ces événements, comptant bien par cette éloquence l'emporter sur la vérité », explique encore son adversaire. Ce dernier va jusqu'à écrire : « Moi-même [...] j'en vins plus d'une fois à ce point de colère que d'un peu plus j'aurais tué Juste, tant sa malhonnêteté m'était insupportable » (Vita, lxx, 39). Cette violence illustre bien le climat de la première guerre juive. Il ne reste rien des œuvres de Juste de Tibériade. Photius semble les avoir connues (Bibliothèque, cod. 33) ainsi que Eusèbe de Césarée (Hist. eccl. III, x).
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Écrit par
- Marguerite JOUHET : membre de l'Association catholique française pour l'enseignement de la Bible
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