ATTOU KADER (1974- )

Directeur d’un Centre chorégraphique national

La compagnie de Kader Attou a acquis une renommée internationale, tourne dans le monde entier et établit, au fil de ses voyages, un véritable dialogue entre les cultures. En 2000, Anokha ose la rencontre entre le hip-hop et les danses indiennes classiques bharatanatyam et kathak. En 2006, Corps étrangers questionne la condition humaine en s'appuyant sur une œuvre du xv^e siècle, Le Jugement dernier du peintre Rogier Van der Weyden, et fait intervenir des danseurs indiens, brésiliens, algériens, africains et français.

Porteur d'un projet qui se fonde sur « la rencontre, l'échange et le partage », la démarche profondément humaniste de Kader Attou a su convaincre les tutelles et les partenaires du Centre chorégraphique national de La Rochelle - Poitou-Charentes, devenant ainsi, en 2008, le premier chorégraphe hip-hop nommé à la tête d’une telle institution.

Depuis, Kader Attou revient sur ses techniques d’origine pour développer une écriture chorégraphique hip-hop. Trio (?) [2010] renoue avec l’univers du cirque, tout en légèreté et poésie. Symfonia Piésni Załosnych (2010) s’attache à l’intégralité de la Troisième Symphonie – dite des Chants plaintifs –, du compositeur polonais Henryk Mikołaj Górecki, tandis que la gestuelle de la chorégraphie épouse un style plus contemporain et sensible. Mais c’est avec The Roots, créé en 2013, et surtout Opus 14, montépour la biennale de la danse de Lyon 2014, qu’il effectue un vrai retour aux sources. Cette dernière pièce pour onze danseurs, à teneur autobiographique, retrace également toute l’histoire du hip-hop et de ses gestuelles multiples, arrivant à fondre dans une seule et même danse les entrelacs d’un parcours unique : l’acrobatie, le rap, le cirque, le hip-hop et même la boxe.