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BURHANEDDIN KADI (1344-1398)

Poète lyrique turc qui doit une part de sa célébrité à sa vie politique, aussi remplie qu'aventureuse. Après avoir étudié à Alep, il s'installe à Erzincan dont il devient le souverain, grâce à une conspiration, et mène jusqu'à la fin de sa vie de rudes batailles contre les villes voisines. Il meurt d'ailleurs lors d'une guerre contre les armées turcomanes ; on dit même qu'il a été décapité et que sa tête a été exposée à la foule, plantée au bout d'un pieu.

Kadi Burhaneddin n'est pas à compter parmi les meilleurs poètes du Dīwān, il est un des premiers à avoir écrit des poésies profanes. Érudit, il écrit des traités de jurisprudence en arabe et des poésies en persan et en turc. Sa principale œuvre est son dīwān turc qui date de 1393/1395 et qui serait, selon certaines sources, le plus ancien dīwān rédigé en langue turque. Il comprend plus de mille ghazel, des rubai (rubaiyyat) et la forme plus inusitée des tuyugh d'origine persane. Ce dīwān, dont l'unique exemplaire se trouve au British Museum de Londres, ne revêt pourtant pas une importance primordiale dans le contexte historique de la littérature ottomane en raison de sa langue souvent trop artificielle et d'une écriture qui manque d'homogénéité stylistique. Le vocabulaire est imprécis et abonde en métaphores et calembours. Les thèmes traités sont en revanche beaucoup plus personnels, car ils s'inspirent de la vie agitée de l'auteur ; ainsi, priment l'idéalisation des vertus guerrières et de la virilité masculine, le culte du héros et la célébration des bonheurs matériels de la vie.

— Gayé PETEK-SALOM

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