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SAARIAHO KAIJA (1952-2023)

La révélation opératique

Son premier opéra, L'Amour de loin, sur un livret d'Amin Maalouf d'après le troubadour Jaufré Rudel, est créé au festival de Salzbourg 2000 dans une mise en scène de Peter Sellars, son deuxième, Adriana Mater, également sur un livret d'Amin Maalouf et avec Peter Sellars, à l'Opéra-Bastille, en 2006. Ces œuvres marquent un net infléchissement vers l’opéra. Suivront en effet Émilie, d’après la vie d’Émilie du Châtelet (Opéra de Lyon, 2010), OnlyThe Sound Remains (Opéra national des Pays-Bas, Amsterdam, 2016) et Innocence (festival d’art lyrique d’Aix-en- Provence, 2021).On lui doit également un oratorio, La Passion de Simone (2006), sur un livret d’Amin Maalouf et dans une mise en scène de Peter Sellars, qui se veut « un chemin musical en quinze stations », en hommage à la philosophe Simone Weil.

<em>L'Amour de loin</em>, opéra de K. Saariaho, mise en scène de Robert Lepage - crédits : Jack Vartoogian/ Getty Images

L'Amour de loin, opéra de K. Saariaho, mise en scène de Robert Lepage

<em>L'Amour de loin</em>, opéra de K. Saariaho, mise en scène de Robert Lepage - crédits : Jack Vartoogian/ Getty Images

L'Amour de loin, opéra de K. Saariaho, mise en scène de Robert Lepage

Kaija Saariaho a composé de nombreuses pièces pour instruments solistes – citons Couleurs du vent, pour flûte alto (1999), Dolce tormento, pour flûte piccolo (2004), Étincelles, pour violoncelle (2007) – et de musique de chambre – Ciel étoilé, pour percussion et contrebasse (1999), Je me sens un deuxième cœur, pour piano, alto et violoncelle (2004), Terra Memoria, pour quatuor à cordes (2007).

Elle s'est imposée comme une compositrice majeure pour la voix, avec notamment des pièces vocales a cappella : Nuits, Adieux, pour quatuor vocal et chœur mixte (1997), Lumen Valosta, pour ensemble vocal (2003), Tag des Jahrs, première version pour chœur mixte et électronique (2001), seconde version pour 6 voix et électronique (2006)...

Elle fait également partie des compositeurs les plus intéressants et les plus originaux dans le domaine de la musique électronique et électroacoustique. La synthèse sonore est pour elle une manière naturelle de composer. Elle se réfère à deux modèles de synthèse : des sons instrumentaux non transformés et la constitution d'un timbre fusionnant des partiels de sons. Avec de nombreux allers-retours entre le papier et l'ordinateur, elle déclare écrire deux fois toutes ses pièces mais continue d'attacher beaucoup d'importance à la partition, qui contient des indications extrêmement précises avec la notation des hauteurs et des durées pour toutes les parties des sons de synthèse.

Kaija Saariaho meurt le 2 juin 2023 à Paris.

— Juliette GARRIGUES

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Médias

Kaija Saariaho - crédits : Raphael Gaillarde/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Kaija Saariaho

<em>L'Amour de loin</em>, opéra de K. Saariaho, mise en scène de Robert Lepage - crédits : Jack Vartoogian/ Getty Images

L'Amour de loin, opéra de K. Saariaho, mise en scène de Robert Lepage

<em>L'Amour de loin</em>, opéra de K. Saariaho, mise en scène de Robert Lepage - crédits : Jack Vartoogian/ Getty Images

L'Amour de loin, opéra de K. Saariaho, mise en scène de Robert Lepage