KALAHARI
Le désert aride et semi-aride du Kalahari est une vaste plaine en forme de bassin située sur le plateau intérieur de l'Afrique méridionale. Il couvre une grande partie du Botswana, le tiers oriental de la Namibie et l'extrémité septentrionale de la province du Cap-Nord en Afrique du Sud. Dans le Sud, il se confond avec le Namib, désert côtier de Namibie. Le Kalahari mesure, dans sa plus grande longueur, près de 1 600 kilomètres du nord au sud et, dans sa plus grande largeur, plus de 900 kilomètres d'est en ouest. Sa superficie est estimée à 930 000 kilomètres carrés.
Caractéristiques physiques
Géographie physique et géologie
Le Kalahari est une plaine sableuse dépourvue de relief, à la surface légèrement ondulée, dont l'altitude est supérieure à 900 mètres. Le substrat rocheux n'affleure que dans les kopje, collines basses à pente verticale qui s'élèvent rarement mais ostensiblement au-dessus de la surface générale. Outre ces kopje, le Kalahari se caractérise essentiellement par trois types de surface : couches sableuses, dunes longitudinales et vlei (« cuvettes »).
Les couches sableuses, probablement formées au Pléistocène (de 1 600 000 à 10 000 ans), sont restées fixes. Dans certaines zones, elles semblent d'origine fluviale, et résulteraient d'un écoulement en nappe continue à une époque où les précipitations étaient bien plus abondantes. La plupart sont cependant d'origine éolienne. Ces nappes de sable couvrent la partie orientale du Kalahari. Leur surface s'élève peu, le relief ne variant que d'un ou deux mètres par kilomètre. La couche de sable peut alors atteindre 60 mètres d'épaisseur. Le sable, recouvert d'une fine pellicule d'oxyde de fer, est très souvent rouge.
Toute la partie occidentale du Kalahari est marquée par de longues chaînes de dunes, globalement orientées vers le nord ou le nord-ouest. Les dunes mesurent au minimum 1,5 km de longueur, de 50 à 100 mètres de largeur et de 5 à 60 mètres de hauteur. Chaque dune est séparée de la suivante par une vaste dépression parallèle appelée straat (« rue »), qui offre le meilleur moyen de voyager dans ces dunes.
Les vlei sont des lacs asséchés qui se forment à l'extrémité des cours d'eau temporaires. Un certain nombre d'entre eux datent d'une époque où les précipitations étaient plus abondantes qu'actuellement. Rares sont les cours d'eau traversant le Kalahari qui se jettent dans la mer. Chaque rivière termine plutôt sa course dans une dépression légèrement plus basse ne se déversant dans aucun autre cours d'eau. À mesure que la rivière s'assèche, les fines particules de limon en suspension dans les eaux lentes se déposent avec des minéraux de calcium soluble et des sels formant des précipités par évaporation de l'eau. Apparaît alors une cuvette dépourvue de végétation. Sa surface plane se cimente sous l'action des minéraux solubles et devient éclatante de blancheur une fois asséchée. Une fine pellicule d'eau reste parfois à la surface après une averse, et, lorsque la teneur en sel est faible, la cuvette peut se couvrir d'herbe. Toutefois, les sols du Kalahari, pauvres en matière organique, reposent en grande partie sur du sable. Ils sont relativement alcalins et extrêmement secs. Ainsi, dans les cuvettes et à proximité, les sols, très calcaires ou salins, sont souvent toxiques pour la plupart des espèces végétales.
Hydrographie
Dans le sud et le centre du Kalahari, les eaux superficielles sont limitées à de petits points d'eau très dispersés, et les cours d'eau superficiels sont pratiquement inexistants. La quasi-totalité des eaux de pluie s'infiltre immédiatement dans le sable. Une partie est absorbée par les roches sous-jacentes. Une autre partie remonte à la surface par capillarité et s'évapore. Une dernière[...]
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Écrit par
- Richard F. LOGAN : professeur de géographie à l'université de Californie à Los Angeles
- GEORGE BERTRAND SILBERBAUER : maître de conférences en anthropologie et sociologie à l'université Monash, Clayton, Australie
Classification
Médias
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