KALAHARI
Population et économie
Le Kalahari est surtout peuplé d'Africains de langue bantoue et de Bochimans de langue khoisan, mais compte aussi une minorité d'Européens.
Peuples de langue bantoue
Les peuples de langue bantoue (Tswana, Kgalagadi et Herero) sont arrivés relativement tard dans le désert du Kalahari. À la fin du xviiie siècle, les Tswana quittèrent l'ouest du bassin du Limpopo pour se diriger vers le nord et l'est du Kalahari. Les Kgalagadi migrèrent quant à eux vers le nord et l'ouest, atteignant ainsi le sud et l'ouest du Kalahari. Les Herero, menacés d'extermination par les colons allemands dans le territoire du Sud-Ouest africain (Namibie), se réfugièrent à l'est, vers l'ouest et le nord du Kalahari au début du xxe siècle.
Dans les zones reculées du Kalahari, les Bantous qui ne travaillent pas dans l'extraction minière ou les autres secteurs industriels vivent dans des villages de 200 à 5 000 âmes. Les habitations demeurent pour la plupart traditionnelles : huttes en terre séchée et au toit de chaume, comportant une pièce unique. La présence d'eau potable conditionne l'emplacement des foyers de peuplement, toujours situés à proximité d'un puits ou d'un forage.
Les bovins, base de l'économie, paissent aux abords des villages, ou, parfois, dans un rayon de 80 kilomètres à la ronde. À l'exception du district de Ghanzi au Botswana (où l'élevage est essentiellement pratiqué dans de grandes exploitations privées, appartenant souvent à des Africains), les pâturages appartiennent à l'État, et leur utilisation est réglementée par les autorités locales. Les puits et les forages sont détenus par les autorités locales, des associations de propriétaires de bétail ou des particuliers. Les pâturages permanents ne se trouvent qu'à l'abord de ces points d'eau. Durant les étés très arrosés, les pasteurs peuvent cependant amener leur troupeau dans des pâturages plus éloignés, où des mares temporaires se forment. Les bovins et les chèvres ne mangent que des quelques-unes des espèces végétales locales. La gestion des pâturages étant peu raisonnée, cette pratique est très destructive. La disparition de pâturages et la désertification qui s'ensuit constituent une sérieuse menace écologique dans le Kalahari. Les bovins sont estimés bien au-delà de leur valeur d'usage, car le fait d'en posséder confère un certain statut social et une dignité personnelle. Le désir d'accroître son cheptel fait donc peser une charge grandissante sur les pâtures, moins nombreuses, interdisant toute régénération. Les dangers traditionnels qui menacent le bétail (sécheresse, maladies, parasites, prédateurs sauvages) ont été fortement réduits par la multiplication des forages, l'amélioration des soins vétérinaires et la raréfaction de la faune indigène. Les plus riches éleveurs ont par ailleurs amélioré leur troupeau par une sélection génétique appropriée et en pratiquant l'insémination artificielle.
Les chèvres fournissent la majeure partie de la viande et du lait utilisés en autoconsommation, et presque tous les foyers cultivent du maïs, du sorgho et des melons. En raison de la sécheresse, moins de la moitié des plantes semées parviennent à maturité et sont récoltées. Les plantes comestibles sauvages et la viande de gibier constituent une part importante du régime alimentaire dans les petits villages et les plus éloignés. Tous les villages possèdent des échoppes ou sont visités par des colporteurs qui vendent des denrées et d'autres produits de base.
Chaque village, à l'exception des plus petits, possède une école primaire publique, où sont scolarisés la grande majorité des enfants. Peu d'entre eux poursuivent en revanche dans le secondaire. Dans les grands villages, des cliniques et des hôpitaux publics complètent[...]
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Écrit par
- Richard F. LOGAN : professeur de géographie à l'université de Californie à Los Angeles
- GEORGE BERTRAND SILBERBAUER : maître de conférences en anthropologie et sociologie à l'université Monash, Clayton, Australie
Classification
Médias
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