HARRIS KAMALA (1964- )

Une carrière prometteuse

Après avoir intégré le barreau de Californie en 1990 comme adjointe au procureur de district du comté d'Alameda, Kamala Harris est choisie en 1998 par le procureur du district de San Francisco pour diriger le département des enquêtes criminelles. En 2000, elle est engagée par la mairie de San Francisco et prend la tête de la division de l'aide aux familles et aux jeunes mineurs.

En 2003, elle se lance dans sa première campagne électorale et est élue procureure du district de San Francisco. Elle est alors vivement critiquée pour sa proximité avec Willie Brown, ancien président de l’Assemblée de Californie puis maire de San Francisco, avec qui elle a eu une relation auparavant. Elle devient néanmoins à la fois la première femme et la première personne de couleur à ce poste, type de situation dont elle sera coutumière au cours de sa carrière. En 2007, elle se représente pour un deuxième mandat sans opposition. L’année suivante, elle apporte son soutien à Barack Obama et fait campagne pour lui.

Obama lui rend la pareille lorsque son « amie très chère » se présente au poste de procureure générale de Californie – État le plus peuplé des États-Unis –, auquel elle est élue en 2010 et réélue en 2014. Son mandat est marqué par la crise des surprimes et un accord indemnisant certains propriétaires victimes de saisies immobilières abusives. Mais l’absence de poursuites contre les grandes banques lui vaut d’être accusée par la gauche d’être trop bienveillante à l’égard du monde de la finance. En 2016, elle se lance dans la campagne pour le siège de sénatrice fédérale laissé vacant par Barbara Boxer. Lors des élections primaires, elle arrive en tête face à la représentante démocrate Loretta Sánchez, qu’elle affronte encore à l’élection générale. Elle est confortablement élue avec plus de 61 % des voix, et démontre sa capacité à lever des fonds. Elle est la première sénatrice américaine d'origine indo-américaine et la deuxième sénatrice afro-américaine.

En 2017, elle intègre la commission du renseignement ainsi que celle sur la sécurité intérieure et les affaires gouvernementales du Sénat. L'année suivante, elle siège à la puissante commission judiciaire, où son expérience de procureure s’exprime dans ses échanges – virulents – avec les membres de l'administration Trump lors de leurs auditions au Sénat. Ainsi, elle met en difficulté Brett Kavanaugh, futur juge à la Cour suprême, sur ses positions vis-à-vis de l’avortement ou encore Robert Mueller concernant l’ingérence russe dans la campagne de 2016.