Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

KANSAI ou KINKI

Japon : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Japon : carte administrative

Grande rivale culturelle du Kantō, le Kansai, aussi appelé parfois Kinki ou Kinai, est une région située au centre de l'île japonaise de Honshū. D'une superficie de 33 108 kilomètres carrés, elle est composée de sept départements (Kyōto, Osaka, Hyōgo, Nara, Shiga, Wakayama et Mie). Elle abritait en outre en 2015 plus de 22,7 millions d'habitants, essentiellement concentrés dans des plaines littorales (Kyōto exceptée) parmi les plus vastes du Japon de l'Ouest, ce qui en fait la deuxième région la plus peuplée du pays après celle de la capitale nationale.

Le Kansai est le berceau historique de la civilisation japonaise. Plusieurs anciennes capitales impériales structurent l'armature urbaine et les axes de communication depuis au moins le viiie siècle, avec la fondation de Nara (ancienne Heijō-kyō) en 710 puis de Kyōto (ancienne Heian-kyō) en 794. La région reste le cœur historique du pouvoir et de la culture nationale jusqu'au xixe siècle. Le pouvoir de la cour impériale a cependant parfois été éclipsé par des pouvoirs militaires concurrents qui ont fondé des capitales administratives dans le Japon de l'Est, pour s'éloigner du Kansai, la plupart du temps dans le Kantō, comme lors de la période Kamakura (1185-1333) ou celle d'Edo (1603-1868). À la suite de la restauration du pouvoir de l'empereur Meiji en 1868, ce dernier décide de déplacer le siège de la cour de Kyōto à Tōkyō, officialisant un glissement définitif de la centralité du pays au profit du Kantō qui a, depuis lors, pris l'ascendant sur le Kansai dans tous les domaines : politique, économique, financier, industriel, démographique et même, pourrait-on dire, culturel, du moins dans sa dimension globalisée et internationale.

Jusqu'aux années 1970, le Kansai est un pôle économique majeur du Japon. Une bourgeoisie marchande apparue au xvie siècle grâce à une agriculture dynamique (en particulier pour la production de riz) et à un artisanat raffiné avait permis un développement urbain et protocapitalistique. La culture du coton et les premières manufactures textiles du xixe siècle, mais aussi la sylviculture dans la péninsule de Kii, au sud de la région, accompagnent l'émergence d'une bourgeoisie industrielle qui vaut à Ōsaka son surnom de « Manchester de l'Orient ». Ensuite, le développement d'un capitalisme industriel structure un système bancaire robuste et conduit à la fondation d'une Bourse qui était encore, dans les années 1990, la troisième au monde en volume de capitalisation et d'échanges.

La Haute Croissance (1955-1973) renforce le poids économique du Kansai, qui présente à cette époque le taux d'emploi dans le secteur primaire le plus faible du Japon (moins de 7 p. 100) et celui dans le secteur tertiaire le plus élevé (presque 60 p. 100). L'industrialisation de la région se poursuit quant à elle à un rythme rapide, avec l'aménagement de combinats industrialo-portuaires sur le littoral, et des infrastructures de transport lourdes, comme la ligne ferroviaire rapide (Shinkansen) inaugurée entre Tōkyō et Osaka en 1964 pour les jeux Olympiques d'été de la capitale.

Depuis la crise économique des années 1970, le Kansai périclite non seulement au profit du Kantō, mais aussi du Chūbu et de la région de Nagoya. Son industrie, plus touchée que celle des deux autres grandes régions japonaises car surtout issue des deux premières révolutions industrielles, connaît un déclin certain que ne parvient pas à enrayer la création de technopôles, comme la Kansai Science City, fondée en 1978. Aciéries, entreprises textiles, chantiers navals, mais aussi les fleurons de l'électronique du Kansai comme Sharp, Matsushita, Sanyo ou Panasonic ferment leurs chaînes de production et cherchent à restructurer en urgence leurs activités menacées par la concurrence internationale.[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Média

Japon : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Japon : carte administrative

Autres références

  • CHŪBU

    • Écrit par
    • 721 mots
    • 1 média

    Encadrée au nord par le Kantō et au sud par le Kansai, le Chūbu, signifiant littéralement « partie centrale », est une région localisée au centre de Honshū, la principale île du Japon. D'une superficie de 72 572 kilomètres carrés et peuplée de 21,46 millions d’habitants en 2015, elle regroupe neuf...

  • CHŪGOKU

    • Écrit par
    • 834 mots
    • 1 média

    Situé à l'extrémité sud-ouest de l'île de Honshū, à proximité de Kyūshū qui s'étend de l'autre côté du détroit de Kanmon (dit aussi de Shimonoseki), le Chūgoku est composé de cinq départements qui forment une région de 31 922 kilomètres carrés où vivent 7 438 037 habitants (2015). Signifiant « pays...

  • KANTŌ ou KWANTŌ

    • Écrit par
    • 962 mots
    • 1 média

    Situé sur l'île de Honshū, limitrophe du Tōhoku au nord et du Chūbu à l’ouest, le Kantō est à la fois une région densément aménagée de 32 423 kilomètres carrés et une plaine côtière plus réduite mais très urbanisée abritant Tōkyō, la capitale du Japon. En tant que région, le Kantō, correspondant à...