KARDEC HIPPOLYTE LÉON RIVAIL dit ALLAN (1804-1869)
Instituteur lyonnais, Hippolyte Léon Rivail fut connu d'abord pour ses nombreux ouvrages scolaires. Il vint à Paris, où il dirigea quelque temps le théâtre des Folies-Marigny, et fonda, en 1830 environ, un institut dans lequel il essayait de réformer l'enseignement selon les méthodes de Pestalozzi. Bien que depuis longtemps il se fût intéressé beaucoup au magnétisme animal, le brusque changement de sa destinée se produisit en 1854, lorsqu'un ami, Carlotti, tenta de le persuader de l'intérêt des tables tournantes ; l'année suivante, il assiste à une réunion au cours de laquelle on se livre à cette pratique venue des États-Unis. Un médium lui ayant révélé au cours d'une séance qu'il avait été dans une vie antérieure un druide nommé Allan Kardec, il adopte ce pseudonyme, ainsi que l'idée de réincarnation qui sera l'un des fondements de sa doctrine.
En 1857, Allan Kardec publie son premier livre, qui restera aussi le plus célèbre : Le Livre des Esprits, contenant les principes de la doctrine spirite. Sur la nature des êtres du monde incorporel, leurs manifestations et leurs rapports avec les hommes, les lois morales, la vie présente, la vie future et l'avenir de l'humanité. Écrit sous la dictée et publié par l'ordre des esprits supérieurs, par Allan Kardec. En même temps, il donne à la doctrine qu'il expose le nom de spiritisme et crée la Revue spirite. Ses ouvrages suivants ont pour titre : Qu'est-ce que le spiritisme (1859) ; Instruction pratique sur les manifestations spirites (1860) ; Le Livre des médiums (1861) ; L'Évangile selon le spiritisme (1864) ; Le Ciel et l'Enfer ou la Justice divine (1866) ; La Genèse (1868). Kardec se faisait souvent aider par des collaborateurs, ce qui amena René Guénon à dire à propos de Rivail, qu'il qualifiait d'« instituteur socialiste », que « toute œuvre collective reflète surtout la mentalité des éléments les plus inférieurs du groupe qui l'a produite ». Cette néo-religion a connu un succès universel ; des foules d'admirateurs continuent à rendre à Allan Kardec un véritable culte, ainsi qu'en témoignent les défilés continuels devant sa tombe au cimetière du Père-Lachaise et, davantage encore, la multitude des kardécistes brésiliens, qui révèrent leur maître comme l'un des très grands hommes de l'humanité et répandent, dans leur pays, ses œuvres à des millions d'exemplaires.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Antoine FAIVRE : directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section), professeur à l'université de Bordeaux-III
Classification
Autres références
-
SPIRITISME
- Écrit par Antoine FAIVRE
- 1 285 mots
Le mesmérisme, qui, à la fin du xviiie siècle, avait passionné l'opinion, populaire ou scientifique, demeura un sujet d'intérêt jusqu'au milieu du xixe siècle. À Notre-Dame de Paris, Lacordaire attribuait encore le magnétisme animal à « un rayon de la puissance adamique destiné...