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BARTH KARL (1886-1968)

L'existence théologique d'aujourd'hui

À partir de l'arrivée de Hitler au pouvoir en janvier 1933, Barth est engagé dans le conflit entre l'exclusivité christologique, biblique, de la Révélation et la prétention nazie d'exprimer par le mouvement de l'histoire une autre providence divine. En juillet 1933, il publie le pamphlet qui va donner naissance à l' Église confessante allemande : « Là où l'on comprend que Jésus-Christ, et lui seul, est conducteur, là est une véritable existence théologique. Là où l'on réclame un conducteur ecclésiastique, au lieu d'être un conducteur dans le service qui nous est commandé, là tout appel à un « Führer » est aussi vain que le cri des prêtres de Baal : « Baal, entends-nous ! » Barth participe de manière centrale à la rédaction de la confession de foi de Barmen (31 mai 1934), qui est le credo de l'Église confessante contre l'hérésie chrétienne allemande. Il refuse le serment au Führer et, en tant que citoyen suisse, est expulsé de son poste de professeur en Allemagne, au printemps 1935. Il s'installe alors définitivement à Bâle, d'où il ne cesse d'encourager les Églises et les peuples européens à la résistance au contre-évangile raciste et nihiliste du nazisme. Cependant, dès la fin de la guerre, en 1945, Barth sera le premier à réclamer des peuples vainqueurs « l'effroi, la sympathie et le respect » envers la catastrophe allemande. « Comment les Allemands peuvent-ils guérir et l'Europe avec eux ? Toutes les réponses que je propose reviennent à ceci, qu'au milieu de toutes les opinions humaines, tant du côté allié que du côté allemand, une présence s'affirme que je nommerai finalement le réalisme chrétien. » Après la guerre, Karl Barth a pris aussi position, avec vigueur et sans partialité, contre l'anticommunisme. Identifier la résistance des Églises chrétiennes contre le nazisme avec leur opposition, pareillement nécessaire prétend-on, au communisme, ce serait, selon Barth, oublier que le communisme pose une véritable question, la justice sociale, tandis que le nazisme se nourrissait d'un mythe faux, la race. Ce serait aussi oublier qu'un athéisme est bien moins dangereux pour la foi chrétienne qu'une hérésie comme le christianisme positif dont les nazis prétendaient se réclamer à leurs débuts. Les textes théologico-politiques les plus importants sont : Justice et justification, Communauté chrétienne et communauté civile, Une voie suisse.

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