SCHWARZENBERG KARL PHILIPP prince von, duc von KRUMAU (1771-1820)
Feld-maréchal autrichien, né le 15 avril 1771 à Vienne, mort le 15 octobre 1820 à Leipzig.
Issu de l'une des plus anciennes familles aristocratiques de l'empire des Habsbourg, Karl Philipp von Schwarzenberg s'engage dans l'armée autrichienne en 1787 et combat contre les Turcs en 1788-1789. Officier de cavalerie pendant la première guerre de coalition contre la France révolutionnaire (1792-1797), il se distingue au cours de la deuxième guerre de coalition (1798-1802) en couvrant admirablement le retrait des troupes autrichiennes après la défaite d'Hohenlinden en 1800. Il sauve également ses troupes après la défaite d'Ulm en 1805. Devenu vice-président du Conseil de la guerre, Schwarzenberg projette de créer une milice populaire pour défendre les territoires autrichiens. Il est en partie à l'origine des réformes introduites dans l'armée qui permettront à l'Autriche de remporter quelques victoires au début de la cinquième guerre de coalition contre Napoléon en 1809. Schwarzenberg s'y distingue personnellement en tant que commandant d'unité lors de la bataille de Wagram. Par ses efforts diplomatiques, il persuade le tsar Alexandre Ier de retarder l'aide que la Russie doit envoyer à la France en 1809. Nommé ambassadeur auprès de la France, il négocie l'année suivante le mariage de Napoléon avec l'archiduchesse Marie-Louise, la fille de l'empereur d'Autriche François-Ier. Il négocie également l'accord par lequel l'Autriche accepte de prendre part, aux côtés de la France, à la guerre de 1812 contre la Russie.
Chargé de commander le contingent autrichien qui doit envahir la Russie avec la Grande Armée, Schwarzenberg, conformément à la politique autrichienne, garde ses troupes en retrait et, durant l'hiver de 1812-1813, se replie en territoire autrichien, facilitant ainsi la jonction entre les troupes russes et prussiennes. Il prend cependant la tête du parti qui, à la cour d'Autriche, demande l'entrée en guerre contre Napoléon. Lorsque cette position fait enfin l'unanimité, il est promu feld-maréchal en août 1813 et nommé commandant en chef des forces alliées. Sur les conseils du feld-maréchal Radetzky, Schwarzenberg réunit les armées alliées près de Leipzig et inflige à Napoléon une défaite décisive (octobre 1813) qui libère l'Allemagne. Fort de ce succès, il repousse les Français vers l'Ouest, les forçant à traverser le Rhin, et dirige en France les opérations alliées qui conduiront à la déroute finale des troupes napoléoniennes en 1814.
Nommé à la tête du Conseil de la guerre en 1814, Schwarzenberg prône une défense plus efficace des frontières de l'empire des Habsbourg. Lors du congrès de Vienne (1814-1845), il s'oppose à ce que la Prusse obtienne toute la Saxe, décision qui aurait permis à la Prusse d'encercler la Bohême, autrichienne. Affaibli par une attaque en 1817, Schwarzenberg meurt trois ans plus tard.
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Autres références
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FRANCE CAMPAGNE DE (1814)
- Écrit par Jean TULARD
- 561 mots
Avant-dernière et, pour certains, la plus belle des campagnes de Napoléon, la campagne de France a fait l'objet d'études détaillées de Jomini et de Clausewitz qui ont analysé toutes les opérations de ce modèle de la « guerre de mouvement ». Lorsque la France est envahie en 1814, deux armées...