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SZYMANOWSKI KAROL (1882-1937)

Le mûrissement

Les années qui suivent sont celles des recherches et des échecs. Séjournant souvent à Berlin et à Leipzig, Szymanowski découvre l'univers polyphonique et contrapuntique de Max Reger. Fasciné également par les poètes symbolistes allemands comme Dehmel, Bodensted, Bierbaum et Mombert, il commence une série de lieder, s'aventurant ainsi sur un terrain où sa sensibilité et son talent ne sauront pas vraiment épouser l'esprit des textes. À partir de 1909, de retour à Tymoszówka, il s'impose un rythme sévère de travail et son vrai profil de compositeur se précise avec une étonnante rapidité. Les œuvres qui naissent lui redonnent la foi et l'espoir : la Deuxième Symphonie op. 19, la Deuxième Sonate pour piano op. 21. Les deux œuvres, jouées à Vienne et à Berlin (avec Rubinstein au piano), sont accueillies avec le plus grand intérêt.

En 1912, Szymanowski décide de s'installer à Vienne où, grâce à l'aide très généreuse du prince Lubomirski, il passera avec son ami G. Fitelberg plusieurs mois, en 1912 et 1913. Mais le tourbillon de la vie mondaine l'ennuie et, malgré toutes les possibilités que lui offre maintenant le premier contrat signé avec Universal Edition pour dix ans, le compositeur retourne dans son domaine familial de Tymoszówka. C'est là un moment important dans sa vie ; il étudie avec passion La Civilisation en Italie au temps de la Renaissance de Burckhardt, qui réveille en lui le souvenir de ses premiers séjours en Italie (Florence et Rome). La culture germanique, dont les limites l'oppressent déjà, cède la place à une nouvelle patrie spirituelle, l'Italie. Un recueil de poésies perses de Ḥāfiẓ de Chīrāz donne vie à un premier cycle de Chants d'amour de Hafiz, dont l'érotisme brûlant enflamme les sens du compositeur et attire son attention sur la culture orientale. À l'automne 1913, Szymanowski achève sans grande conviction la partition de l'opéra Hagith, fondé sur un livret de Dörmann et fortement influencé par Salomé et Elektra de Richard Strauss.

Avant son départ définitif de Vienne, Szymanowski découvre l'existence de Stravinski, à l'occasion des représentations de Petrouchka par les ballets Diaghilev. Dans une lettre à son ami Spiess, il écrit : « Il est génial, Stravinski (celui des Ballets russes), je suis troublé et, par conséquent, je commence à détester les Allemands. »

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