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KATRINA ET RITA (CYCLONES)

L'«œil» du cyclone Katrina - crédits : NASA

L'«œil» du cyclone Katrina

Le mardi 23 août 2005, Katrina n'est qu'une dépression tropicale. Elle s'amplifie et devient un cyclone de classe 1 en traversant le sud de la Floride (onze victimes et de nombreux dégâts), avant de se renforcer encore (classe 3) au-dessus des eaux chaudes du golfe du Mexique et de se diriger vers l'Alabama, le Mississippi et la Louisiane (État le plus touché). Ce n'est que le samedi 27 août que les autorités préviennent les habitants du sud de la Louisiane et conseillent d'évacuer La Nouvelle-Orléans. Le dimanche 28, Katrina, d'un diamètre de 800 kilomètres et avec des vents dépassant les 270 kilomètres par heure, atteint la classe 5. Pour la première fois aux États-Unis, une évacuation obligatoire est annoncée et concerne 1,4 million de personnes. Le lundi, Katrina passe au nord-ouest de la ville, 60 p. 100 des immeubles sont détruits et un territoire grand comme la moitié de la France est dévasté. Le pire arrive le mardi ; le cyclone se déplace de l'autre côté de la ville, coincée entre le lac Pontchartrain et le fleuve Mississippi, et construite en partie sous le niveau de la mer.

Le niveau du lac s'élève de 3 mètres sous des vents de 250 kilomètres par heure et une forte dépression : les digues cèdent, 80 p. 100 de La Nouvelle-Orléans est inondée. Un rapport, remis au président George W. Bush deux mois plus tôt, expliquait que 163 kilomètres de digues vétustes ne résisteraient pas à un cyclone de classe 3. Lenteur administrative et mauvaise gestion des secours en moyens et en hommes (40 p. 100 des effectifs de la garde nationale de Louisiane sont en Irak) vont alourdir le bilan : 1 100 morts, des dizaines de blessés, un million de sans-abri, de 100 à 300 milliards de dollars de dégâts. George W. Bush se rendra sur place seulement cinq jours après la catastrophe ; pour la première fois dans l'histoire de la plus grande puissance du monde, il demandera l'aide humanitaire internationale, avant de faire, devant ses concitoyens, son mea culpa télévisé le 13 septembre.

Trois semaines après Katrina, le cyclone Rita se dirige vers les côtes du Texas. Le mercredi 21 septembre, il atteint la classe 5. Tirant les leçons de Katrina, les autorités américaines déploient de gigantesques moyens pour évacuer la population : d'abord celle de Galveston (déjà dévastée en 1900 par un cyclone qui avait tué de 8 000 à 12 000 habitants), puis celles des agglomérations jusqu'à Houston comprise. Rita atteint la côte sud du Texas dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24.

Au total, si les dégâts sont importants (plus de 50 milliards de dollars), le nombre de victimes est « modéré » : 25 morts dans un incendie de bus lors des évacuations et une victime dans l'Alabama à cause d'une tornade secondaire. Mais l'évacuation de plus de 3 millions de personnes a provoqué un gigantesque chaos avec des « réfugiés » immobilisés par le manque de pétrole. Rita a achevé le travail de Katrina – le quasi-arrêt de la production et de la distribution de pétrole dans la région, avec, dans le golfe du Mexique, 482 des 819 plates-formes pétrolières coulées ou à la dérive, des puits fermés et, à terre, une dizaine des 21 raffineries du Texas et de la Louisiane, qui représentent 27,5 p. 100 de la capacité de raffinage américaine, elles aussi fermées.

— Yves GAUTIER

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Écrit par

  • : docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015

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