KAWASAKI
Kawasaki est une ville japonaise de 1,49 million d’habitants (2016) située dans le département de Kanagawa, entre Tōkyō au nord-est et Yokohama au sud-ouest. Tout en longueur, elle s'étire d'ouest en est sur 144,35 kilomètres carrés en suivant le cours du fleuve Tama, à l'embouchure duquel le port et la ville-étape historique de Kawasaki ont été aménagés.
Si des établissements antérieurs sont attestés, Kawasaki est citée en 1623 comme l'une des cinquante-trois étapes de la voie routière du Tokaidō, qui relie Edo (actuelle Tōkyō et siège du shōgunat) à la capitale impériale de Kyōto. La municipalité moderne de Kawasaki est fondée sous l'ère Taishō en 1924, à la suite des destructions dues au grand séisme du Kantō de 1923. Son statut est réformé en 1972 et lui donne officiellement le rang de ville (shi). Le cœur de l'urbanité de Kawasaki se trouve à l'est, dans l'arrondissement du même nom, entre le port et la gare centrale (inaugurée en 1872).
Ville de passage au territoire sillonné par de nombreuses lignes ferroviaires et autoroutes, Kawasaki hérite aussi d’un passé industriel important qui en fait l'un des pôles industrialo-portuaires majeurs du Keihin, le littoral reliant Tōkyō à Yokohama. À la suite des très nombreuses destructions de la Seconde Guerre mondiale dues à la situation stratégique de Kawasaki du point de vue logistique, routier et portuaire, le plan de 1960, qui s'inscrit dans la renaissance de la puissance industrielle de la ville, inaugure l'aménagement de combinats géants sur les terre-pleins du front de mer.
Malgré son poids économique et démographique qui en fait la neuvième ville du Japon, Kawasaki peine toutefois à s'imposer entre Tōkyō et Yokohama. Ses dynamiques territoriales traduisent son statut d'intermédiaire. Un mouvement périurbain et un desserrement depuis Tōkyō et Yokohama entraînent une urbanisation assez anarchique au nord-ouest et au sud-ouest de son territoire dès les années 1970. Une diffusion, plus planifiée, du dynamisme littoral vers l'est accompagne à la même époque la croissance des activités industrialo-portuaires, logistiques et de transport, implantées sur les terre-pleins. Un mouvement en sens inverse, vers l'intérieur des terres, rejoint la périurbanisation de Tōkyō et de Yokohama.
Kawasaki reste malgré tout un espace d'entre-deux et de transit, comme l'atteste l'absence de ligne ferroviaire est-ouest qui épouserait la forme allongée de son territoire. Toutes les lignes sont nord-sud, y compris celle du train à grande vitesse (Shinkansen) qui traverse la municipalité sans la desservir, générant un effet tunnel entre Shinagawa (Tōkyō) et Yokohama. Une grande partie de son territoire est constituée de cités-dortoirs alimentant des déplacements professionnels quotidiens vers les pôles d'emploi extérieurs à Kawasaki. L'inauguration, en 1997, de la Tōkyō Wan Aqua Line – permettant de relier le département de Kanagawa à celui de Chiba en franchissant la baie de Tōkyō – renforce cette dimension d'espace de transit au détriment d'éventuelles fonctions de carrefour qui feraient de Kawasaki un pôle urbain cohérent et clairement identifiable.
C'est pour répondre à ce déficit d'urbanité que le gouvernement municipal a tenté d'encourager, dans les années 1980, en particulier avec le plan Kawasaki 2001(1981), le développement de la culture qu'accompagne l'aménagement de grandes infrastructures, dont le complexe de musique du MUZA Kawasaki Symphony Hall, inauguré en 2004. Afin de répondre à la stagnation de ses activités industrielles, partiellement en crise, la ville a également encouragé les activités de recherche et développement dès 1986, avec la construction de techno-parcs sur les friches interstitielles à proximité du centre-ville.[...]
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Écrit par
- Raphaël LANGUILLON-AUSSEL : docteur agrégé de géographie
Classification
Média
Autres références
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JAPON (Le territoire et les hommes) - Géographie
- Écrit par Philippe PELLETIER
- 13 280 mots
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