KAYKĀ'OUS Ier (mort en 1221)
Successeur de son père Kaykhosraw Ier, ‘Izz al-din Kaykā'ous fut sultan seldjoukide d'Asie Mineure (ou de Roum) de 1211 à 1220. Il dut affronter la rivalité de ses frères qui, vaincus, se soumirent et n'opposèrent plus de résistance. Il s'attacha ensuite à établir de bons rapports avec Théodore Lascaris, empereur byzantin de Nicée, avec les souverains d'Erzindjan et d'Erzouroum, ses voisins orientaux, et reconnut tacitement la suzeraineté du calife abbasside al-Nāsir. Il tenta sans succès une action contre le royaume arménien de Cilicie, mais réussit en revanche à s'emparer du port de Sinope, sur la côte de la mer Noire (1214) ; cette conquête ouvrit aux Seldjoukides un débouché commercial vers les pays riverains de la mer Noire, et Kaykā'ous équipa même une flotte destinée au commerce avec la Crimée.
Au sud, il conclut, en 1220, un traité de commerce avec les Vénitiens qui purent utiliser le port d'Antalya, sur la côte méditerranéenne. L'État seldjoukide connut alors un essor économique dont les effets se firent surtout sentir après sa mort. La fin de son règne fut marquée par des conflits avec les Ayyoubides d'Irak. Il mourut soudainement en 1221.
Durant cette période, le sultanat seldjoukide a connu une paix intérieure complète, et le développement économique a permis l'essor des villes ainsi que la construction de mosquées, de madrasas et de caravansérails, témoignages précieux du jeune art seldjoukide d'Asie Mineure. Comme d'autres sultans de la dynastie, Kaykā'ous a fait preuve d'un intérêt certain pour la mystique musulmane et pour la littérature persane.
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Écrit par
- Robert MANTRAN : membre de l'Institut, professeur émérite à l'université de Provence-Aix-Marseille-I
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