KAZAKHSTAN
Nom officiel | République du Kazakhstan (KZ) |
Chef de l'État et du gouvernement | Président : Kassym-Jomart Tokaïev (depuis le 20 mars 2019). Premier ministre : Oljas Bektenov (depuis le 6 février 2024) |
Capitale | Astana |
Langues officielles | Kazakh, russe |
Unité monétaire | Tengué (KZT) |
Population (estim.) |
20 485 000 (2024) |
Superficie |
2 724 900 km²
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Histoire
La maîtrise des steppes
La taille immense et les paysages variés du Kazakhstan écartent la possibilité d'une culture préhistorique unifiée couvrant l'ensemble de la zone. La culture d'Andronovo de l'âge du bronze (iie millénaire avant notre ère) s'étendait sur une grande partie du pays actuel ; elle fut suivie d'une période de domination de peuples nomades, producteurs d'un « art animalier » et plus tard identifiés aux Scythes. On ne peut que spéculer sur les identités ethniques et linguistiques de ces populations ; qu'elles fussent turques ou non, on ne peut les relier directement aux Kazakhs.
Au cours des siècles, diverses parties du Kazakhstan furent incorporées dans différents empires. Sous l'Empire mongol (xiii-xive siècle après J.-C.), la majeure partie du pays appartenait à l'ulus (le territoire) des Djaghataïdes. Vers 1465, sous la conduite de Karay et de Jani Beg, quelque deux cent mille sujets mécontents du khan ouzbek Abilkhaïr émigrèrent au Mogholistan, dont le khan, Esen Buga, les installa entre les rivières Talas et Tchou, au sud-ouest du lac Balkhach. Ces séparatistes ouzbeks furent appelés Ouzbeks kazakh (« indépendants » ou « vagabonds ») et, avec les siècles, une différence significative apparut entre eux et les autres Ouzbeks, quant à leurs modes de vie respectifs : les Kazakhs étaient plutôt nomades et les Ouzbeks, plutôt sédentaires.
À la fin du xve siècle et tout au long du xvie siècle, les Kazakhs furent capables de consolider un empire nomade qui s'étendait à travers les steppes situées à l'est de la Caspienne et au nord de la mer d'Aral, jusqu'au cours supérieur de la rivière Irtych et aux contreforts occidentaux de l'Altaï. Sous les règnes de Burunduk Khan (1488-1509) et de Kasym Khan (1509-1518), les Kazakhs étaient virtuellement maîtres de toute la région des steppes, censés être en mesure de réunir deux cent mille cavaliers et redoutés de tous leurs voisins. Selon l'avis le plus répandu, le règne de Kasym Khan marqua le début d'un État kazakh indépendant. Son pouvoir s'étendait du sud-est de l'actuel Kazakhstan jusqu'à l'Oural.
Cependant, sous les règnes successifs de trois des fils de Kasym Khan (1518-1538), l'autorité du khan connut un affaiblissement partiel et le khanat en vint à se diviser en trois « hordes » distinctes. Ce furent, d'est en ouest, la Grande Horde, au sud-est de l'actuel Kazakhstan et au nord du Tianshan ; la Horde moyenne, dans la région centrale des steppes, à l'est de la mer d'Aral ; et la Petite Horde, entre la mer d'Aral et le fleuve Oural. Dans chaque horde, l'autorité du khan était en partie restreinte par le pouvoir des chefs de tribu, appelés sultans, et peut-être plus encore par celui des beys et batyrs (qui étaient à la tête des clans dont les tribus étaient constituées). En théorie, les khans commandaient une redoutable force de cavalerie, mais, en pratique, ils dépendaient de la loyauté de ces beys et batyrs. Le dernier fils de Kasym Khan qui régna sur les steppes kazakhes, Haqq Nazar (1538-1580), surmonta ces obstacles et, après avoir réussi à unifier les trois hordes, s'engagea dans des raids systématiques en Transoxiane, qui se poursuivirent sous ses successeurs immédiats, jusqu'à Tevkkel Khan (1586-1598), qui occupa temporairement Samarkand. Au début duxviie siècle, le processus de fragmentation stoppé par Kasym Khan reprit pour devenir endémique : le pouvoir central kazakh se retrouvait faible, voire inexistant au sein d'une pléthore de petits souverains.
Des années 1680 aux années 1770, les Kazakhs furent impliqués dans une série de guerres avec les Oirats, une fédération de quatre tribus mongoles occidentales, parmi lesquelles les Djoungars étaient particulièrement agressifs. En 1681-1684,[...]
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Écrit par
- Isabelle OHAYON : docteure en histoire, chargée de recherche au CNRS
- Arnaud RUFFIER : anthropologue, chercheur à l'Institut français d'études sur l'Asie centrale
- Denis SINOR : professeur émérite d'études ouraliennes et altaïques, professeur d'histoire à l'université d'Indiana, Bloomington
- Julien THOREZ : docteur en géographie, chargé de recherche au C.N.R.S., membre de l'U.M.R. 7528 Monde iranien et indien (C.N.R.S., Sorbonne nouvelle, EPHE, INALCO)
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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KAZAKHSTAN, chronologie contemporaine
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ALMATY ou ALMA-ATA, anc. VIERNYÏ
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ARAL MER D'
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