Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

KELPIENS

Membres d'une communauté millénariste issue du piétisme allemand et fondée par Johann Jacob Zimmermann, astronome et mathématicien. Cet ancien prédicateur luthérien avait calculé que la fin du monde arriverait à l'automne de 1694 et décidé d'entraîner son groupe de disciples à émigrer en Amérique pour y vivre dans l'attente messianique, comme la femme du chapitre xii de l'Apocalypse. Zimmermann mourut à Rotterdam le jour de l'embarquement et fut remplacé à la tête de la quarantaine d'émigrants par Johann Kelp (Kelpius). Celui-ci, né en 1673 à Schässburg (Transylvanie), avait fait ses études de théologie à Altdorf (Bavière) ; c'était un jeune érudit, polyglotte, intéressé par la kabbale, les Rose-Croix et les thèmes millénaristes lorsqu'il rencontra Zimmermann. Kelp arrive avec son groupe, en juin 1694, à German Town, cité de Pennsylvanie fondée en 1683 par F. D. Pastorius, et y installe la communauté, qui observe une règle très stricte et qui, bientôt désignée par l'expression « La Femme dans le désert » (Das Weib in der Wüste), pratique la communauté des biens et veille dans l'attente du retour, jugé imminent, du Christ. Musiciens et éducateurs, les kelpiens, qu'on appelle aussi philotéiens, sont tolérés par les immigrés allemands environnants. Les compagnons, puis les successeurs de Kelp, mort en 1708 (J. G. Seelig, Daniel Falckner, Heinrich Bernard Köster), maintiennent jusqu'en 1746 cette société perfectionniste et communiste qui épiait, avec le télescope du couvent, les signes du ciel. Kelp a laissé un « Journal de voyage » et des « Lettres ».

— Bernard ROUSSEL

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à la faculté protestante de théologie de Strasbourg

Classification