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KELUT ou KELUD

Stratovolcan actif de la région de Kediri, à l'est de Java. Il fait partie d'une grande chaîne volcanique orientée est-ouest, qui traverse Java et Sumatra, due à la subduction de la plaque indo-australienne (océan Indien) sous la plaque eurasie (mer de Chine du Sud). Il s'élève régulièrement, jusqu'à 1 731 mètres d'altitude, au-dessus de la plaine de Kediri à l'ouest et de la vallée de la Brantas au sud. À l'est et au nord, il s'adosse aux volcans Kavi, Loksono et Andjasmoro. Son sommet, de forme irrégulière, est occupé par un vaste lac qui contient plusieurs millions de mètres cubes d'eau selon son activité. L'éjection répétée de ce lac en dehors du cratère au cours des éruptions a intensifié l'érosion de la région sommitale.

Les éruptions de ce volcan explosif, qui crache des produits magmatiques de nature andésitique caractéristiques des volcans de subduction, durent généralement de quelques heures à plusieurs centaines. Mais la présence du lac de cratère les rendait particulièrement désastreuses pour les régions environnantes assez peuplées. En effet, les millions de mètres cubes d'eau projetés entraînaient la formation de lahars, qui peuvent être de deux sortes :

Lahars froids. Ils contiennent peu ou pas de matériel éruptif chaud et sont dus soit au débordement du lac, tel celui de 1815 qui détruisit une partie des districts de Srengat et de Blitar à 13 kilomètres du sommet, soit aux fortes pluies qui entraînent le matériel meuble des pentes, comme ce fut le cas dans les mois qui suivirent l'éruption de 1919 ;

Lahars chauds. Formés d'un mélange d'eau et de matériel éruptif chaud, ils sont dus a la croissance d'un cumulo-dôme, au-dessus de la cheminée d'alimentation, ce qui entraîne l'augmentation de température des eaux du lac. Lorsqu'une explosion survient, elle projette le tout dans les airs et d'énormes masses d'eau bouillante mêlée à du matériel éruptif chaud s'abattent sur les flancs. Là, elles se mélangent aux cendres pour former des lahars chauds qui s'écoulent en torrents de boue dévastateurs.

C'est ainsi que 131 kilomètres carrés de terrain furent détruits et recouverts de boue et de blocs en 1919 ; 5 110 personnes périrent et 104 villages furent complètement ou partiellement détruits. C'est pour éviter de telles catastrophes qu'après 1919 les Hollandais, alors maîtres du pays, entreprirent le drainage du lac en creusant un réseau de tunnels et de puits superposés. Son volume fut ramené à 2 millions de mètres cubes. Ce remède s'avéra efficace car lors de l'éruption de 1951 on eut à déplorer la mort de deux personnes seulement contre des milliers à chaque éruption antérieure. D'autre part, les dégâts furent limités aux seules pentes du volcan. Les tunnels, endommagés plus par les mouvements de la montagne que par les explosions, ont été restaurés depuis par le Service volcanique indonésien. On compte 12 éruptions entre 1951 et 2001.

— Alain Gil MAZET

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Écrit par

  • : diplômé d'études approfondies, géologue pétrographe

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