KENYA
Nom officiel | République du Kenya (KE) |
Chef de l'État et du gouvernement | William Ruto (depuis le 13 septembre 2022) |
Capitale | Nairobi |
Langues officielles | Anglais, swahili |
Unité monétaire | Shilling du Kenya (KES) |
Population (estim.) |
51 563 000 (2024) |
Superficie |
582 646 km²
|
Histoire
L'histoire précoloniale
Les fouilles pratiquées en Afrique de l'Est ont permis de recueillir, sous forme d'ossements ou de pierres taillées, des témoins anciens d'une occupation humaine ou préhumaine. Au Kenya, deux zones sont particulièrement riches de ce point de vue : le pourtour du lac Victoria (où furent découverts des restes d'un Proconsul Africanus datant du Miocène inférieur, soit environ 20 millions d'années avant notre époque) et la vallée du Rift (sites d'Olorgesaille, des environs des lacs Nakuru et Elementaita). Les recherches faites à partir de ces vestiges permettent de reconstituer au moins partiellement la chaîne de l'évolution humaine et mettent en évidence l'existence de différenciations culturelles rapides survenues à partir du Pléistocène. Vers 5000 avant notre ère s'y ajoutent les incursions de peuples pasteurs venus du nord ; à partir de là, les influences extérieures vont se multiplier, important ou consolidant des innovations techniques décisives (agriculture, élevage, travail du fer) et coulant les fondations sur lesquelles les sociétés du Kenya moderne devaient s'édifier : un brassage culturel intense réunissant par coexistence, absorption ou affrontement des groupes rattachés en majorité aux ensembles que la linguistique moderne définit comme couchites, nilotiques et bantous.
Ainsi, les premiers Couchites seraient arrivés au Kenya il y a environ deux mille ans ; les proto-Bantous vers 400-300 avant J.-C. ; durant le premier millénaire de notre ère, les Nilotiques exercent une influence dominante sur les Hautes Terres de l'Ouest, donnant naissance à la civilisation des « trous Sirikwa ». À la même époque, sur la côte de l'océan Indien, se met en place une autre culture tout aussi composite. D'un côté, les migrants bantous parviennent sur la côte durant le premier millénaire ; de l'autre, l'utilisation des moussons y pousse des peuples navigateurs et commerçants, arabes surtout, qui bâtissent des cités prospères et trafiquent avec l'Asie Mineure comme avec l'Extrême-Orient. C'est cet univers swahili (côtier) que découvre Vasco de Gama en 1498 ; c'est lui que les Portugais vont entreprendre de soumettre sans jamais y parvenir totalement. Ils se heurtent en effet à la résistance des populations locales mais aussi à l'intervention d'autres puissances extérieures : les Turcs à la fin du xvie siècle et surtout les Arabes omanais dans la seconde moitié du xviie siècle. Tant et si bien que les Portugais doivent abandonner la côte kenyane en 1729. Mais les grandes familles swahili ne sont pas pour autant décidées à accepter un joug étranger et elles vont lutter contre l'emprise omanaise jusqu'au xixe siècle en tentant d'obtenir un appui de l'Angleterre dont les navires croisent dans l'océan Indien depuis le milieu du xviie siècle. La Couronne hésite mais préfère traiter avec le sultan d' Oman, Sayyid Said, d'autant plus qu'en 1837 il parvient à se débarrasser de la plus puissante famille swahili, la Mazaria de Mombasa. En 1840, Sayyid Said vient s'installer à Zanzibar, épicentre du commerce côtier, notamment de la traite des esclaves. Les Anglais s'efforcent de la limiter avant d'en obtenir l'interdiction en 1897. Dans l'intervalle, ils exercent une influence de plus en plus forte sur le trône de Zanzibar. En 1884-1885, à la conférence de Berlin, ils font reconnaître leurs droits sur l'Ouganda et les régions avoisinantes. Le gouvernement britannique ne soutient que tardivement la volonté coloniale de l'Imperial British East Africa Company. Puis, en 1894, il proclame son protectorat sur le Buganda et prend en charge l'administration du territoire précédemment dévolu à l'IBEAC ; le 1er juillet[...]
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Écrit par
- Bernard CALAS : professeur de géographie à l'université de Bordeaux-III-Michel-de-Montaigne
- Denis Constant MARTIN : directeur de recherche, Fondation nationale des sciences politiques (C.E.R.I.)
- Marie-Christine MARTIN : maître ès géographie
- Hervé MAUPEU : maître de conférences en sciences politiques, université de Pau et des pays de l'Adour
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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