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KEPLER, télescope spatial

Télescope spatial Kepler - crédits : NASA

Télescope spatial Kepler

Le télescope spatial Kepler est un satellite conçu par la N.A.S.A. pour détecter des systèmes planétaires dans notre région de la Galaxie. Mis sur orbite en mars 2009, c’est un télescope de 95 centimètres de diamètre à grand champ de vision qui enregistre continûment la brillance de plus de 150 000 étoiles afin de détecter les systèmes planétaires lointains et d’en faire un catalogue aussi détaillé que possible. Équipé de capteurs C.C.D. (charged couple device, dispositifs à transferts de charge), il est l’équivalent d’une caméra numérique de 95 mégapixels. Une baisse momentanée de luminosité signale le passage (appelé « transit ») d’une planète devant l’étoile autour de laquelle elle est en orbite. Typiquement, une baisse d’intensité d’1 dix-millième et d’une durée de quelques heures se reproduisant identiquement à des intervalles réguliers de temps signale le passage d’une planète en orbite. En 2014, la mission Kepler a déjà détecté plus de 3 800 candidates au statut de planètes nouvelles et un millier d’entre elles ont été confirmées. On peut en voir la liste sur le site http://kepler.nasa.gov/Mission/discoveries/. Elles ont pour la plupart des tailles comparables à Neptune, mais quelques centaines ont des tailles proches de celle de la Terre. En août 2013, le système de contrôle de la direction de visée du télescope a cessé de fonctionner ; la N.A.S.A. a annoncé qu’elle renonçait à tenter de le réparer et que le programme de la mission évoluerait vers la recherche d’astéroïdes et de comètes, observations nécessitant une précision de visée moindre.

Si de nombreuses planètes extrasolaires sont maintenant cataloguées grâce au travail de différentes équipes, la découverte de la planète Kepler-186f annoncée par Elisa Quintana, astronome à l’institut SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence, recherche d’intelligence extraterrestre) de la N.A.S.A. situé à Moffet Field (Californie) et responsable de l’analyse publiée en avril 2014 dans la revue Science, a suscité un intérêt particulier. En effet, ses caractéristiques – du moins les propriétés de son orbite et de sa taille – en font la première candidate au statut privilégié de « planète habitable », statut défini comme celui d’une planète dont ni la position ni la taille n’est incompatible avec la présence d’eau liquide à sa surface. Le système Kepler-186 se trouve à une distance de 500 années-lumière, dans la constellation du Cygne ; il contient au moins cinq planètes en orbite autour d’une étoile du type naine rouge (ou type M), de masse deux fois moindre que le Soleil. Les naines rouges sont les étoiles les plus fréquentes dans la Voie lactée. La taille de la planète Kepler-186f est très proche de celle de la Terre et sa période de révolution est de 130 jours ; elle reçoit de son étoile une énergie trois fois moindre que ne reçoit la Terre du Soleil. On n’a aucun renseignement sur sa masse ni sur sa composition, mais les modèles généralement admis prévoient une constitution rocheuse pour un objet de cette taille à une telle distance de son étoile. Sa température est tout autant inconnue, et on ne peut pas l’appréhender sans une preuve préalable de la présence ou de l’absence d’une atmosphère. Les quatre autres planètes connues du système Kepler-186 sont plus proches de l’étoile et ont des périodes respectives de 4, 7, 13 et 22 jours. Elles sont certainement très chaudes.

Trouver une planète dans une « zone habitable » ne suffit évidemment pas à prouver qu’une forme de vie y existe. Il faut encore réussir à déterminer un certain nombre de caractéristiques, en premier lieu sa composition chimique. D’autres programmes scientifiques sont dédiés à ces recherches.

— Bernard PIRE

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau

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Média

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