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ROUSSEL KERR-XAVIER (1867-1944)

Au moment où il faisait ses études à Paris au lycée Condorcet, Roussel a connu Vuillard, Maurice Denis et Lugné-Poe. Après un passage à l'école des Beaux-Arts, il fréquente l'académie Julian où il retrouve les futurs nabis. Il participe tout naturellement à leur première exposition chez Le Barc de Boutteville, en 1891. Son œuvre se distingue alors assez peu de celle de ses amis Seguin, Bonnard, ou Vuillard dont il épouse la sœur en 1893 : dessin stylisé, découpage de la toile par arabesques en grandes surfaces, formes plates... Toutefois Roussel s'éloigne assez vite de l'intimisme d'un Vuillard pour adopter un style plus simple et plus monumental qui n'est pas sans rapport avec celui de Puvis de Chavannes (Réunion de dames, 1894). En 1899, il quitte Paris pour s'installer définitivement à L'Étang-la-Ville, en bordure de la forêt de Marly. À partir de là, son œuvre connaît une évolution sensiblement différente, que l'on voit assez bien s'amorcer dans l'Album du paysage, suite de lithographies commandées par Vollard (1899) : c'est le retour à la nature, à l'étude de la figure dans le paysage et à des effets de lumière, que favorise aussi l'emploi nouveau du pastel. Jusqu'en 1944, ce sera alors la longue suite des scènes mythologiques, qui se réfèrent à la tradition de Poussin ou de Claude Lorrain, mais transposées dans la lumière impressionniste de la côte d'Azur ou de l'Île-de-France (L'Été, 1910, musée de Brême). Roussel peint plusieurs ensembles décoratifs importants pour le théâtre des Champs-Élysées (1913), pour le musée de Winterthur (1914-1918), pour le palais des Nations à Genève (1936) et pour le palais de Chaillot (1937). Une place particulière doit être faite à l'œuvre gravé (illustrations pour l'écrivain Maurice de Guérin, 1932).

— Jean-Paul BOUILLON

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art moderne et contemporain à l'université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand

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