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KHATCHATOURIAN ou KHATCHATURIAN ARAM ILITCH (1903-1978)

Prokofiev, Chostakovitch et Khatchatourian - crédits : AKG-images

Prokofiev, Chostakovitch et Khatchatourian

Compositeur soviétique dont la musique incarne son pays d'origine, l'Arménie, Aram Khatchatourian voit le jour à Tiflis et ne vient qu'assez tardivement à la musique. Il est admis à l'institut Gnessine de Moscou, puis au Conservatoire où il est l'élève de Miaskovski (1929-1934). Rapidement, il s'impose comme l'une des figures marquantes de la nouvelle génération. Sa notoriété reposera sur un petit nombre d'œuvres, brillantes et spontanées, qui correspondent aux canons officiels de la musique soviétique et rencontrent partout un excellent accueil. En 1948, néanmoins, il est violemment critiqué par le comité central du Parti pour ses « tendances modernistes », ce qui l'amène à faire machine arrière dans une évolution esthétique pourtant en marge de son temps. Deux ans plus tard, il est nommé professeur au Conservatoire de Moscou puis à l'institut Gnessine.

La musique de Khatchatourian repose essentiellement sur le folklore arménien. Il puise volontiers dans les chants des achongs, la seule musique qu'il ait entendue jusqu'à son adolescence. L'étonnante diversité de l'âme arménienne se traduit sous sa plume en une musique savante tout en préservant l'originalité rythmique, modale et mélodique des sources dont il s'inspire. Khatchatourian y ajoute une harmonie originale qui met en valeur ces couleurs, cette ivresse rythmique et cette exubérance naturelle que l'on retrouve dans l'ensemble de sa production. Parfois même, l'Arménie lui fournit la matière première de son inspiration, comme dans le ballet Gayaneh, dont la fameuse Danse du sabre a fait le tour du monde. Élargissant son champ d'inspiration, il s'appuie parfois sur les folklores géorgien et azerbaïdjanais. À la fin de sa vie, l'influence de l'impressionnisme français semble tempérer une écriture naturellement assez rude.

Il laisse plusieurs concertos (pour piano, 1936 ; pour violon, 1940 ; pour violoncelle, 1946), des concertos-rhapsodies pour violon (1962) et pour violoncelle (1963), deux grands ballets, Gayaneh (1942) et Spartacus (1954), deux symphonies dont seule la seconde (1943) a acquis une certaine notoriété, Jazzkomposition pour clarinette (1966) écrit pour Benny Goodman, une Sonate-Monologue pour violon (1976), une Sonate-Fantaisie pour violoncelle (1976) et une Sonate pour alto (1976). Mstislav Rostropovitch, David Oïstrakh et Leonid Kogan ont été les principaux dédicataires de ses œuvres qu'il définissait lui-même comme de la « musique qui soit belle en soi, ni grande, ni petite, mais simplement belle, ouverte, épanouie, heureuse de vivre. Il y a trop de laideur et de désespérance dans le monde pour que nous les laissions envahir notre art. »

— Alain PÂRIS

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

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Média

Prokofiev, Chostakovitch et Khatchatourian - crédits : AKG-images

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