KIEV

Une ville dynamique

Kiev est aujourd'hui reconnue comme la capitale incontestée de l'Ukraine. C'est la plus grande ville du pays. Selon les estimations de 2016, elle comptait 2,96 millions d'habitants, soit nettement plus que Kharkiv (ex-Kharkov), avec 1,43 million, ou qu’Odessa, avec environ 1 million... C'est l'une des rares villes importantes du pays dont le nombre des habitants a augmenté depuis la disparition de l'URSS, malgré la forte baisse de la population totale de l'Ukraine. Néanmoins, c'est dans les années 1960 à 1980 que sa croissance fut la plus rapide, grâce à l'industrialisation planifiée de l'économie soviétique.

Le maintien relatif de sa vitalité vient de son dynamisme économique, exceptionnel si on le compare à celui d'autres régions. Kiev fut longtemps un centre d'activités alimentaires et d'artisanat. Les Soviétiques en firent un pôle industriel majeur de l'Europe orientale en développant des activités très diversifiées : mécanique de précision, chimie, construction électrique, industries de consommation diverses, port fluvial. Le secteur des services s'est rapidement étoffé depuis les années 1990. Kiev est, en outre, un important centre universitaire, dont les activités de recherche sont bien développées, et le cœur politique de l'Ukraine. Lors de la crise politique de l’hiver 2013-2014, la place de l’Indépendance (Maïdan), dans le centre de Kiev, est devenue le symbole de la contestation et de l’opposition au régime du président prorusse Viktor Ianoukovitch.

Sa structure économique diversifiée, sa population nombreuse et bien formée, la qualité de ses infrastructures et sa situation géographique ont fait de Kiev une des principales destinations des investissements directs étrangers. En outre, la ville est de loin le lieu le plus visité du pays par les touristes étrangers, grâce un patrimoine historique et architectural de grande qualité. Les édifices religieux sont nombreux et souvent anciens : cathédrales Sainte-Sophie (construite au xi^e s. pour rivaliser avec celle de Constantinople), Saint-Vladimir et Saint-Michel. De nombreux édifices civils ont une grande valeur architecturale, parmi lesquels le palais Mariinsky (xviii^e s.). L'esthétique d'ensemble de la partie centrale de la ville est héritée de l'époque impériale russe, mais aussi de la période soviétique du fait des reconstructions postérieures à la Seconde Guerre mondiale (place de l'Indépendance, avenue Krechtchatik). Le centre de Kiev offre un paysage soigné et souvent monumental. Les transformations postérieures à la période soviétique, témoignant par une architecture très moderne du développement des activités de services, sont relativement peu nombreuses (centre commercial Globus sous la place de l'Indépendance, marché Bessarabskaja, centre commercial Mandarin-Plaza...).

— Yann RICHARD

En février 2022, quand Moscou décide d’attaquer l’Ukraine, c’est depuis la frontière biélorusse, à moins de 100 kilomètres de la ville, que les troupes russes partent à l’assaut de Kiev. Dès le début de l’invasion, la capitale est une cible prioritaire pour les assaillants. De nombreuses ambassades et certaines institutions se replient alors à Lviv, dans l’Ouest du pays, tandis que la moitié des habitants fuient la ville. La résistance s’organise autour du maire de Kiev, Vitali Klitschko (ancien champion du monde de boxe) et du gouvernement ukrainien, alors que la ville subit des bombardements.