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KIM IL-SUNG ou KIM IL-SŎNG (1912-1994)

Kim Il-sung, 1958 - crédits : Keystone/ Getty Images

Kim Il-sung, 1958

Né deux ans après l'annexion de la Corée par le Japon, le 15 avril 1912, à Mankyuengdai, dans la banlieue de Pyongyang, sous le nom de Kim Sung-ju (« le pilier du pays »), Kim Il-sung était l'aîné de quatre enfants. Sa vie légendaire, enseignée dès l'école primaire en Corée du Nord, nous apprend qu'il est issu d'une famille de métayers aux traditions révolutionnaires bien trempées. On ne sait pas au juste à partir de quel moment il commença à utiliser le nom de Kim Il-sung, nom d'un héros de la lutte antijaponaise décédé en 1935. Scolarisé en Mandchourie pendant l'occupation japonaise de son pays, il séjourne ensuite en Chine ; en 1926, il fait partie des fondateurs de l'Union pour abattre l'impérialisme, puis, en 1927, il participe à la création de l'Association des enfants coréens de Jilin et à l'Union de la jeunesse communiste. Ce combat politique a établi des liens privilégiés avec le Parti communiste chinois et convaincu les Nord-Coréens qu'ils ont joué un rôle essentiel dans l'implantation de la révolution en Chine du Nord-Est. Après la libération, Kim Il-sung a accompli trente-neuf voyages, officiels et secrets, en Chine populaire. Membre du Parti communiste chinois en 1931, il parlait le mandarin. De l'automne de 1929 à mai 1930, son engagement politique lui vaut de connaître la prison. En 1934, il fonde l'Armée révolutionnaire populaire coréenne, mais c'est dans les wagons de l'Armée rouge soviétique qu'il pénètre à Pyongyang en octobre 1945. Président du Comité populaire provisoire nord-coréen en février 1946, à l'heure de la fondation de la République populaire démocratique, il devient Premier ministre (sept. 1948). À partir de cette date, la Corée du Nord entretiendra des relations privilégiées avec les grands frères soviétique et chinois. En juillet 1961, restant à équidistance des deux capitales du communisme mondial, la Corée du Nord signe deux traités d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle. Même s'il recevait à Pyongyang beaucoup de délégations étrangères, quelle connaissance avait-il des réalités internationales ? Cette diplomatie de l'apparence avait pour but de démontrer à tous le prestige du régime. Lancée en 1955, cette politique tous azimuts visait à faire de Kim Il-sung un des chefs de file des pays non alignés. Jusqu'à la fin de sa vie, il monopolisa les relations extérieures de son pays, voyageant en cortège spécial, limitant ses déplacements en avion.

La politique intérieure s'est construite autour de grands programmes de mobilisation politico-idéologique. Ainsi, à l'occasion de la première session de la quatrième assemblée populaire suprême, en décembre 1967, Kim Il-sung annonce les « dix plates-formes principales » définissant les principes d'une diplomatie indépendante et d'une économie autosuffisante selon l'idéologie juche. Au début des années 1970, les « trois politiques majeures » pour la réunification (juill. 1971) marquent un nouveau tournant et le début du dialogue difficile avec Séoul. Afin de créer une économie socialiste et de rattraper les puissances économiques mondiales, Kim Il-sung lance les Trois Révolutions (idéologie, technique, culture).

En décembre 1972, avec l'adoption d'une constitution socialiste, il devient président de la République ; jusqu'ici, il n'était que le commandant suprême et le président de la Commission nationale de défense. En septembre 1973, son fils aîné Kim Jong-il est nommé secrétaire à l'organisation du Parti des travailleurs, préparation de la succession filiale. Lors de sa réélection à la présidence de la République, le 24 mai 1990, on estimait que la succession interviendrait en 1995, date fixée par le Grand Leader pour la réunification intercoréenne et[...]

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Écrit par

  • : enseignant à l'Institut national des langues et civilisations orientales

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Média

Kim Il-sung, 1958 - crédits : Keystone/ Getty Images

Kim Il-sung, 1958

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