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KIM JONG-IL (1942-2011)

Avant d'être un h omme politique nord-coréen, au pouvoir de facto de 1994 à 2011, Kim Jong-il avait comme première « vertu » d'être le fils de son père, Kim Il-sung.

Selon la légende écrite par le pouvoir, il est né le 16 février 1942 dans une cabane en bois située sur le mont Paektu, lieu symbole de l'imaginaire coréen et base de la résistance antijaponaise organisée par son père ; l'heureux événement aurait été accompagné d'une manifestation céleste : la formation d'un double arc-en-ciel et la luminescence exceptionnelle d'une étoile. Dans une version sûrement plus conforme à la réalité, Kim Jong-il est né un an plus tôt en Russie, dans une caserne de Sibérie où sa famille avait trouvé refuge à la suite des menées japonaises en Asie continentale.

Kim Jong-il est envoyé en Mandchourie par son père Kim Il-sung (dirigeant de la Corée du Nord de 1945 à 1994), durant la guerre de Corée. Après avoir suivi des cours de formation de pilote en Allemagne de l'Est pendant deux ans, il s'inscrit à l'université coréenne Kim Il-sung, dont il sort diplômé en économie politique en 1964. Il occupe des postes subalternes au sein du Parti du travail de Corée avant de devenir le secrétaire de son père. Il assiste ce dernier lors des purges de 1967 au sein du parti, et se voit alors confier des fonctions à responsabilité. En septembre 1973, il est nommé au poste influent de secrétaire du parti en charge de l'organisation, de la propagande et des campagnes d'agitation.

Kim Jong-il est officiellement désigné comme successeur de son père en octobre 1980. Il est nommé à la tête des forces armées en 1991, et accède à des fonctions dirigeantes au sein du comité central, soit au bureau politique, soit au secrétariat du parti. À la mort de son père en juillet 1994, Kim Jong-il, qui se fait appeler « Cher Leader », devient de facto le numéro un du pays. L'Assemblée populaire suprême abolit la fonction de président de la République, Kim Il-sung ayant le titre de « président éternel ». Kim Jong-il est élu chef du Parti du travail de Corée le 8 octobre 1997 et devient, en septembre 1998, chef de l'État. Il est élu par l'Assemblée président de la Commission de la défense nationale, dont les pouvoirs sont étendus.

Kim Dae-jung et Kim Jong-il, 2000 - crédits : Newsmakers/ Hulton Archive/ Getty Images

Kim Dae-jung et Kim Jong-il, 2000

Face à la crise économique et à la famine que subit son pays, Kim Jong-il laisse entrevoir des velléités de réformes, notamment en ce qui concerne la politique d'autarcie. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, Pyongyang tente d'améliorer ses relations avec certaines capitales. En 1999, la Corée du Nord accepte d'arrêter les essais portant sur un missile de longue portée après que les États-Unis ont accepté de réduire leurs sanctions économiques à son encontre. En juin 2000, le premier sommet entre les dirigeants des deux Corées réunit Kim Jong-il et Kim Dae-jung, qui s'engagent à œuvrer en faveur de la réunification de la Corée. La Corée du Nord établit également des relations avec l'Australie et l'Italie. À partir de 2002, le régime de Pyongyang entre en conflit diplomatique avec la communauté internationale en menaçant de poursuivre le développement de son programme nucléaire.

Les épisodes de détente succèdent ensuite aux périodes de tension, laquelle a connu un paroxysme lors de l'essai nucléaire d'octobre 2006. Il semble néanmoins que Kim Jong-il et son entourage aient donné après cela quelques gages de bonne volonté à la communauté internationale et surtout à Washington.

La personnalité déconcertante de Kim Jong-il renforce l'inquiétude des interlocuteurs du « Cher Leader » : paranoïaque (quel dictateur ne l'est pas ?), l'homme est imprévisible et dangereux. Amateur de bonne chère et de films hollywoodiens, compositeur d'opéras, buveur excessif, il s'entoure de jeunes femmes dont[...]

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Kim Dae-jung et Kim Jong-il, 2000 - crédits : Newsmakers/ Hulton Archive/ Getty Images

Kim Dae-jung et Kim Jong-il, 2000

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