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KING RILEY BEN KING dit B. B. (1925-2015)

B.B. King - crédits : TDC Photography/ Shutterstock.com

B.B. King

Le chanteur et guitariste B. B. King est sans conteste un des principaux bluesmen de l'après-guerre par sa popularité, qui ne s'est jamais démentie au cours de sa carrière, par son œuvre prolifique et, surtout, par l'influence considérable qu'il a exercée dans les domaines du chant et de la guitare sur ses innombrables épigones, émules et successeurs.

Après une enfance passée à ramasser du coton dans une plantation, le jeune Riley Ben King, né le 16 septembre 1925 à Indianola (Mississippi), est pris en charge par son cousin Bukka White, l'un des grands bluesmen du Delta, qui lui apprend les rudiments de la guitare. King s'installe à Memphis en 1948 et commence à développer un jeu de guitare très influencé par ceux, swinguant et jazzy, de Lonnie Johnson, Django Reinhardt, T-Bone Walker ou Charlie Christian. Il trouve un emploi de disc-jockey sur l'une des principales stations de radio de Memphis, WDIA. Riley, qui devient « Blues Boy » (B. B.) King, présente tous les soirs les nouveaux disques de blues aux auditeurs noirs. Cette position lui permet aussi de faire la promotion de sa musique, de ses disques et de ses concerts, et de s'affirmer très rapidement comme un des bluesmen importants de la ville. Fort de cette réputation, il signe un contrat avec le label californien Modern Records des frères Bihari (Jules, Joe, Lester et Saul), un des principaux labels indépendants de l'après-guerre, pour lequel il enregistrera durant les douze années suivantes une œuvre d'une richesse et d'une réussite incomparables. En 1951, le succès considérable de ThreeO'Clock Blues établit sa notoriété au niveau national. À partir de 1952, B. B. King s'installe à Los Angeles et entreprend des tournées à travers tous les États-Unis à la tête d'une grande formation de treize musiciens inspirée des orchestres de swing. Il engrange succès sur succès (SweetSixteen, Rock Me Baby, Everyday I Have the Blues, SweetLittle Angel, Ten Long Years, I'veGot a Right to Love My Baby...) et demeure constamment présent dans les hit-parades de musique noire.

Durant ces années, B. B. King se trouve un style personnel, instantanément reconnaissable : sa voix vibrante et puissante mais parfois très maniérée emprunte beaucoup au blues shouter Roy Brown et aux chanteurs de gospel, un genre qu'il a toujours affectionné. Son jeu de guitare évolue lui aussi. B. B King parvient à obtenir de sa « Lucille » (nom de son instrument) des sonorités moelleuses et met au point un jeu économe, ménageant les silences, suspendant une note, la faisant vibrer avant de terminer en un bref staccato qui engendre un feeling et une émotion considérables. Il devient ainsi progressivement une source d'influence majeure pour les nouveaux chanteurs et guitaristes de blues, depuis ses innombrables imitateurs et émules tels Albert et Freddie King jusqu'aux guitaristes de Chicago comme Otis Rush ou Buddy Guy et, ensuite, sur les Britanniques Eric Clapton, Stan Webb ou Peter Green, qui influenceront à leur tour de nouvelles générations. En fait, pratiquement tous les guitaristes de blues qui apparaissent à partir des années 1950 doivent quelque chose à B. B. King !

En 1962, B. B. signe un contrat avec le grand label ABC et ses enregistrements vont devenir progressivement bien plus commerciaux, afin de suivre les goûts du public noir. Ce qui lui permet, presque seul parmi les artistes de blues noirs, de continuer à obtenir d'importants succès, comme Thrill Is Gone en 1969. Contrairement à John Lee Hooker ou à Muddy Waters, il attendra les années 1970 et 1980 pour s'associer à des musiciens de rock comme Leon Russell, Carole King ou le groupe irlandais U2.

Grâce à cette carrière considérable qu'il a su mener de main de maître, B. B. King peut aussi réaliser son rêve : donner au blues le statut d'art « honorable[...]

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B.B. King - crédits : TDC Photography/ Shutterstock.com

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    ...échanges sont permanents, mais aussi individualités marquantes dont la singularité engendre un style ou un courant, parfois étouffant (les épigones de B. B.  King), parfois enrichissant (la polyinfluence de Lonnie Johnson), mais introduisant toujours dans le tissu musical ambiant à la fois suture et rupture....