KIRIBATI
Nom officiel | République des Kiribati (KI) |
Chef de l'État et du gouvernement | Taaneti Mwamwau (depuis le 11 mars 2016) |
Sièges du gouvernement | îlots de Bairiki (pouvoir exécutif), d'Ambo (pouvoir législatif) et de Betio (pouvoir judiciaire) dans l'atoll de Tarawa sud |
Langue officielle | Anglais |
Unité monétaire | Dollar australien (AUD) |
Population (estim.) |
126 700 (2024) |
Superficie |
811 km²
|
Des ressources très limitées
Le Kiribati a une population de 100 000 habitants (densité 123 hab./km2 en 2010), en rapide accroissement (taux de fécondité 4,1 enfants par femme). Elle est fortement christianisée : 55 p. 100 de catholiques, 35 p. 100 de congrégationalistes de la Kiribati Protestant Church, plus quelques milliers de mormons, d'adventistes et de Bahaïs. Le P.N.B. par habitant ne dépasse pas 1 400 dollars dans les années 2000, ce qui le place parmi les pays pauvres. Malgré la pauvreté des sols (difficile construction de fosses à taro creusées dans la masse des calcaires coralliens et remplies de compost où l'on plante quelques tubercules), l'agriculture de subsistance s'appuie sur les taros alocasia et cyrtosperma, le bananier, l'arbre à pain, le pandanus et surtout le cocotier, véritable arbre de civilisation des atolls, qui donne les noix et le coprah, le karewe (sève fraîche), le bois, les palmes, etc... L'élevage des porcs et la petite pêche dans et hors lagon complètent les disponibilités alimentaires. L'économie « moderne » reste très limitée, surtout depuis 1979, lorsque les réserves de phosphates de l'île de Banaba ont été épuisées. Une partie de l'argent des phosphates a cependant permis la constitution, en 1956, d'un fonds de réserve qui disposerait de quelque 400 millions de dollars américains dont les revenus servent à financer l'État. Outre le coprah, c'est la pêche dans l'immense Z.E.E. qui fournit l'essentiel des ressources (licences octroyées à des navires américains, japonais et coréens) correspondant à la capture de plus de 30 000 tonnes de thon, en sensible recul néanmoins depuis le milieu des années 2000. S'y ajoute un commerce non négligeable de poissons d'aquarium et d'algues. Le tourisme (3 380 visiteurs en 2008, plus 20 000 croisiéristes de passage) représente environ 20 p. 100 du P.I.B. tout en restant modeste (deux hôtels dont un d'État dans la capitale, Tarawa, un hôtel d'État à Christmas). C'est que l'isolement insulaire est fort. La compagnie aérienne nationale, Air Kiribati, a dû renoncer, en 2004, à assurer des liaisons internationales pour se recentrer sur les liaisons intérieures et Tarawa n'est plus desservie que par Air Marshall Islands à partir de Majuro. L'ouverture au monde se fait aussi par le recrutement, tant en Allemagne qu'aux États-Unis, d'excellents marins formés dans le Marine Training Center de Betio. Fort de l'étendue de sa Z.E.E., le Kiribati a mené une politique de mise en concurrence des deux blocs au moment de la guerre froide. La menace, lancée en 1985, d'accorder des « droits de pêche » à des chalutiers soviétiques dotés d'un équipement de détection électronique dépassant de loin les besoins réels de la pêche lui a permis de recevoir du monde occidental des subventions importantes destinées à l'en dissuader. Bien sûr, l'effondrement de l'U.R.S.S. a fait perdre aux micro-États insulaires comme le Kiribati ce moyen de pression. L'aide internationale (17 à 22 p. 100 du P.N.B. soit 15 à 20 millions de dollars américains – la monnaie nationale étant le dollar australien) assure la viabilité économique de ce petit État, à laquelle contribuent aussi les envois d'argent des émigrés (7 à 8 millions de dollars par an). Cela compense un commerce extérieur très déséquilibré, le taux de couverture des importations par les exportations (poisson, coprah, algues) n'atteignant pas 10 p. 100. Ces contraintes et déséquilibres sont caractéristiques de la plupart des micro-États insulaires du Pacifique.
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Écrit par
- Christian HUETZ DE LEMPS : professeur, directeur de l'UFR de géographie, université de Paris-IV-Sorbonne
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Médias
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