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KIROV SERGUEÏ MIRONOVITCH KOSTRIKOV dit (1886-1934)

L'assassinat, le 1er décembre 1934, de Kirov, c'est-à-dire de celui-là même qui était considéré comme le dauphin de Staline, donna le coup d'envoi aux grandes purges staliniennes (procès de Moscou).

Révolutionnaire « de l'intérieur », c'est en 1904 que Kirov commence à militer en Sibérie dans le P.O.S.D.R. (Parti ouvrier social-démocrate de Russie), alors qu'il entreprend des études de technologie. Il participe à la révolution de 1905 à Tomsk avec les ouvriers des chemins de fer. C'est la tentative de mise sur pied d'une imprimerie clandestine qui motive non seulement son arrestation mais aussi le changement de son domaine d'activité, qui se transporte dans le Caucase où il est, après la révolution de Février, l'un des dirigeants de l'organisation menchevique-bolchevique de Terek. Membre du comité exécutif du soviet de Vladicaucase, chargé d'assurer la défense d'Astrakhan, membre du bureau caucasien du comité central depuis avril 1920, il est nommé le mois suivant ambassadeur de Russie soviétique en Géorgie. Membre du présidium du bureau caucasien du comité central, secrétaire du Parti communiste azerbaïdjanais, il fait de Bakou son fief. Son ascension dans l'appareil est fulgurante : élu candidat au comité central au Xe congrès en 1921, il en sera membre en 1923 et fait partie de l'équipe de Staline. Il prend une part active à la lutte contre les oppositions et, en 1925, Staline le met à la tête de la puissante organisation de Leningrad pour qu'il l'épure des éléments oppositionnels. Suppléant du bureau politique depuis 1927, il en devient membre en 1930. En 1932, il semble que Kirov prenne la tête au sein du bureau politique d'une opposition qui, mécontente de la mainmise de l'appareil policier sur celui du parti, envisageait de destituer Staline du poste de secrétaire général. Très populaire dans le parti, Kirov est élu au xviie congrès en 1934 au nombre des quatre secrétaires du comité central. L’assassinat de Kirov, derrière lequel on voyait la main de Staline, fut un acte isolé qui servit de prétexte à Staline pour déclencher les purges.

— Georges HAUPT

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Écrit par

  • : sous-directeur d'études à l'École pratique des hautes études

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