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HUBER KLAUS (1924-2017)

Compositeur suisse né à Berne le 30 novembre 1924, Klaus Huber étudie la musique (théorie musicale, composition et violon) au conservatoire de Zurich, de 1947 à 1949. Il achève sa formation musicale à l'École supérieure de musique de Berlin (1955-1956), avec le compositeur Boris Blacher. En 1964, le chef d'orchestre Paul Sacher lui confie la classe de composition et d'instrumentation du conservatoire de Bâle : il y succède à Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen et Henri Pousseur. De 1973 à 1990, il est professeur de composition à l'école supérieure de musique de Fribourg-en-Brisgau. Il y dirige aussi l'Institut de musique nouvelle.

Souvent d'inspiration religieuse, son œuvre, l'une des plus vastes et des plus importantes de la lignée post-wébernienne, fait référence aux traditions d'écriture de la Renaissance et du Moyen Âge comme aux techniques de la musique sérielle et de la musique électroacoustique. Dans ses grandes architectures sonores, l'expression dramatique ample et profonde est soutenue par un sens de l'équilibre des masses et du détail, et par une grande maîtrise de l'écriture orchestrale et vocale : Soliloquia (1959-1964), sur un texte de saint Augustin, pour soli, deux chœurs et grand orchestre ; Tenebrae (1966-1967) pour un grand orchestre ; InwendigvollerFigur... (1970-1971) sur des textes de l'Apocalypse de saint Jean et d'Albrecht Dürer, pour chœur, bande magnétique et grand orchestre ; Ausgepannt... (1972), musique spirituelle pour baryton, cinq groupes instrumentaux, bande magnétique et orgue ; Jot, oderwannkommt der Herr zurück (1972-1973), opéra dialectique, pour soli, chef d'orchestre (voix parlée), chœur mixte, orchestre et bande magnétique ; Turnus (1973-1974) pour chef d'orchestre, coordinateur, grand orchestre et bande magnétique ; Im Paradis oder Der Alte vom Berge (1973-1975), opéra en cinq actes schématiques, d’après un texte d'Alfred Jarry traduit en allemand, pour pantomime, acteur, chanteurs solistes, chœur mixte, bande magnétique et orchestre ; Erniedrigt-Geknechtet-Verlassen-Verachtet (1981), oratorio ; Ñudo que ansijuntais (1984), pour seize voix en trois groupes ; Spes contra spem (1989), pour chanteurs, acteurs et orchestre ; UmkehrimLicht sein... (1997), diptyque pour chœur, mezzo-soprano et petit orchestre ; Die SeelemussvomReittiersteigen..., pour violoncelle, baryton, contre-ténor et deux groupes d’orchestre (2002) ; Quod est pax ? Vers la raison du cœur... (2007), pour orchestre avec cinq voix solistes et percussions arabes.

Le catalogue de Klaus Huber comporte aussi de nombreuses pièces pour petites formations instrumentales auxquelles il joint, souvent, une ou plusieurs voix (Des DichtersPflug, 1989, pour trio à cordes ; Fragmente ausFrühling, 1987, pour mezzo-soprano, alto et piano... ; Ecce homines (1998), pour quintette à cordes). Il intègre parfois des instruments anciens ou étrangers : viole d'amour dans Plainte ‒ die umgepflügteZeit I (1990), luth renaissance et vièles à archet dans Agnus Dei cum Recordatione (1990-1991), shō dans Black Plaint (1995), percussion arabe dans A Voice from Guernica... (2008), conga, darbouka et güiro dans Erinneredich an Golgatha... (2010).

Klaus Huber meurt à Pérouse (Italie), le 2 octobre 2017.

— Nicole LACHARTRE

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Écrit par

  • : compositeur, fondatrice et directrice artistique de l'Association pour la collaboration des interprètes et compositeurs

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