KŌETSU HON.AMI (1558-1637)
Dès 1530, enrichis par le commerce avec la Chine, les grands marchands de Kyōto, tout en assumant la direction administrative de leur ville, prirent part à la vie culturelle, s'adonnant à la cérémonie du thé, aux arrangements de fleurs, à la poésie, à la calligraphie. Ils avaient pour clientèle la cour et l'aristocratie et soutinrent financièrement les trois hommes qui, tour à tour, tentèrent d'unifier le Japon et de mettre fin aux guerres civiles. L'opulence de l'époque Momoyama fut favorable aux métiers d'art, et les marchands de soieries, Chaya et Ogata, rivalisèrent d'ingéniosité pour orner leurs riches étoffes.
C'est dans ce milieu puissant, mêlé aux élites du jour, que naquit Hon.ami Kōetsu, descendant de célèbres polisseurs et connaisseurs de lames de sabre, qui jouissaient de la confiance des Ashikaga et de celle de leurs successeurs.
Un polisseur de lames de sabre
Hon.ami Kōetsu reçut une éducation soignée et, tout en poursuivant le métier de son père, cultiva la calligraphie. Avec Konoe Nobutada et Shōgadō Shojō, il fut l'un des Trois Pinceaux de la fin de l'époque Momoyama au début du xviie siècle. Son art se signale par un retour aux calligraphies élégantes de l'époque Heian, célèbres par la beauté cursive de leurs kana. Ce retour à la culture traditionnelle prit naissance dans les milieux aristocratiques de Kyōto qui, au cours de cérémonies du thé, avaient pris l'habitude de suspendre dans le tokonoma des fragments (gire) des plus célèbres calligraphes de l'époque Heian.
Jusqu'en 1603, Kōetsu semble avoir exercé son métier dans l'ombre de son père, tout en cultivant son art et en pratiquant la cérémonie du thé, à laquelle il aurait été initié par Furuta Oribe, disciple et successeur de Sen no Rikyū.
Après le décès de son père et son propre veuvage, Kōetsu collabora avec un grand marchand de l'époque, Sumi-no-kura Sōan (1571-1632), à l'impression en caractères mobiles, devenue fort à la mode depuis l'expédition de Corée, de recueils de textes anciens. Il fournissait les modèles pour les caractères chinois et pour les kana et présidait peut-être au choix des papiers aux coloris légers, imprimés de décors de fleurs ou de plantes (kirara), qui s'inspiraient des papiers chinois utilisés à l'époque Heian, papiers fournis par Sōji. Ces saga-bon (du nom d'une propriété que Sumi-no-kura possédait à Saga, dans les environs de Kyōto) sont d'un très grand raffinement.
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Écrit par
- Madeleine PAUL-DAVID : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
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Autres références
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JAPON (Arts et culture) - Les arts
- Écrit par François BERTHIER , François CHASLIN , Encyclopædia Universalis , Nicolas FIÉVÉ , Anne GOSSOT , Chantal KOZYREFF , Hervé LE GOFF , Françoise LEVAILLANT , Daisy LION-GOLDSCHMIDT , Shiori NAKAMA et Madeleine PAUL-DAVID
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