Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

KOJIKI

Signification politique

Le but essentiel du Kojiki avait été l'affirmation de la légitimité de droit divin des dynastes du Yamato. Un second objectif, non moins important, était de définir les liens qui unissaient les clans à la dynastie : il fut atteint en intégrant leurs ancêtres mythiques ou historiques dans les généalogies, à titre de cadets ou de serviteurs de la lignée impériale.

Le Kojiki ne comporte aucune référence au bouddhisme, qui pourtant était devenu la religion de la cour, et les relations avec le continent sont à peine évoquées, mis à part l'expédition en Corée de l'impératrice Jingō, grossie du reste aux dimensions d'une épopée. Le bouddhisme, tout autant que certaines théories politiques chinoises, était en effet difficilement compatible avec l'idée d'une souveraineté de droit divin : il menaçait les dieux autochtones dans leur existence même. C'est ce que virent fort bien ceux qui, au xixe siècle, voulurent proscrire le bouddhisme au nom d'un shintō d'État dont le Kojiki serait la Bible.

— René SIEFFERT

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales

Classification

Autres références

  • PRÉSENTATION DU KOJIKI À LA COUR

    • Écrit par
    • 187 mots

    Selon sa Préface, le Kojiki (Récit des temps anciens) fut offert en 712 à l'impératrice Gemmyō (661-721). Il rapporte les événements fondateurs du Japon et de sa dynastie depuis le temps des dieux dans un récit continu fortement marqué par la pensée mythique. Rédigé en parallèle avec le ...

  • AMATERASU-Ō-MI-KAMI

    • Écrit par
    • 858 mots

    Épithète du Soleil dans la mythologie japonaise (R. Sieffert, Les Religions du Japon, Paris, 1968), Amaterasu ō-mi-kami est la « grande auguste divinité qui luit au ciel ». Les chroniques du viiie siècle, Kojiki et Nihon-shoki, en font une divinité féminine, souveraine de la Plaine...

  • JAPON (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par , , , et
    • 44 405 mots
    • 52 médias
    ...la période pendant laquelle cette cité fut la résidence de la cour impériale (710-794). De cette époque datent les Annales du Japon (Nihonshoki) et le Livre des événements anciens (Kojiki), premières annales ou chroniques historiques instaurant la filiation solaire de la famille impériale. Moment intense...
  • JAPON (Arts et culture) - La littérature

    • Écrit par , et
    • 22 458 mots
    • 2 médias
    ...de l'impératrice Genmei, après la fondation de Nara (710), première capitale stable de l'Empire. Le rédacteur de ces Notes sur les faits du passé, ou Kojiki, fut Ō no Yasumaro. L'ouvrage, destiné à établir la légitimité de droit divin de la dynastie, comprend trois livres : le premier, entièrement mythologique,...
  • MOTOORI NORINAGA (1730-1801)

    • Écrit par
    • 682 mots

    Philologue et écrivain japonais, né et mort à Matsuzaka dans la province d'Ise. D'une famille de gros marchands de cotonnades, il perd à onze ans son père, à vingt-deux ans son beau-frère, à qui il succède à la tête des affaires de sa maison, mais il ne s'y intéresse guère. Aussi sa mère l'envoie-t-elle...