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KOMSOMOL

Abréviation de Vsesoyouznyï leninski kommounistitcheski soyouz molodeji (Union communiste léniniste pan-soviétique de la jeunesse), le Komsomol fut, après les syndicats, la plus importante organisation de masse soviétique. Organisation de jeunesse dépendante du Parti communiste de l'Union soviétique, le Komsomol était implanté, grâce à ses 400 000 organisations de base, dans les écoles, les facultés, les entreprises industrielles et agricoles. Composé de cellules, doté d'un comité central placé sous le contrôle direct du comité central du Parti communiste de l'Union soviétique (P.C.U.S.), il regroupait l'immense majorité des jeunes Soviétiques âgés de quatorze à vingt-huit ans, soit près de 40 millions de membres à son apogée, au début des années 1980. Il prolongeait l'organisation des Pionniers destinée aux jeunes de neuf à quatorze ans.

Le Komsomol a été créé au cours du Ier congrès des unions de la jeunesse paysanne et ouvrière de Russie le 29 octobre 1918. Dès août 1917, le VIe congrès du parti bolchevique avait décidé de la création d'organisations de jeunesse dépendant directement du parti. Considéré comme la réserve du parti, comme son antichambre et avant tout comme une école politique, le Komsomol — qui compte 22 000 membres en 1918 — mobilise ses membres lors de la guerre civile. Malgré la saignée occasionnée par l'engagement de nombreux jeunes dans l'Armée rouge, l'Union de la jeunesse communiste voit ses rangs grossir au fil des années (400 000 membres en 1920, 250 000 en 1922 — le parti et le Komsomol avaient chassé les « membres indésirables » au cours de purges —, 1,5 million en 1925, 4 millions en 1934, 9 millions en 1939). La fin de la guerre civile voit le Komsomol intervenir sur le « front de la production », sur celui de la collectivisation agraire, et inciter les paysans à former des kolkhoz. L'Union de la jeunesse communiste, qui s'est vu ajouter à son intitulé le nom de Lénine après sa mort (1924), participe désormais à tous les aspects de la vie soviétique.

Tout au long des années 1920, le Komsomol n'échappe pas à la lutte politique qui se développe au sein du Parti communiste. De nombreux komsomols sont exclus de leur organisation pour avoir soutenu l'opposition de gauche (Trotski), de même qu'à Leningrad — fief de Zinoviev — une vaste épuration chasse les responsables coupables de s'être opposés à Staline. La période stalinienne voit l'achèvement du processus qui fait du Komsomol une courroie de transmission dépourvue de toute autonomie. Des milliers de ses membres disparaissent au cours des purges des années 1930. À partir de 1931, ses congrès s'espacent de plus en plus, aucun n'étant tenu entre 1936 et 1949.

Disposant d'une autonomie politique quasi nulle, le Komsomol s'est rapidement transformé en une vaste organisation de loisirs chargée de gérer des milliers de « maisons de pionniers » (maisons de jeunes), de camps de vacances, d'organisations de voyages, de maisons d'éditions (Molodaïa gvardia dépendant directement du comité central du Komsomol, Molod en Ukraine et Ech gvardia en Ouzbékistan). Ses entreprises de presse sont parmi les plus importantes en Union soviétique : Komsomolskaïa pravda, son quotidien central, tire à plus de 15 millions d'exemplaires au début des années 1980.

Malgré ces énormes moyens, la direction et les militants du Komsomol n'échappent pas à la critique régulière du Parti communiste. Il leur est reproché de ne pas être assez vigilants sur le plan idéologique, de ne pas combattre — dans les républiques non russes — le nationalisme avec assez d'énergie, de laisser s'installer une routine qui permet à de nombreux jeunes de considérer leur appartenance à l'organisation comme formelle. De fait, le Komsomol s'est, au fil des années,[...]

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